SATURNE,
Souveraine de méthane:

           Si Jupiter fut le roi des astres de Solsys, Saturne reste la reine. Magnifique, et incontestablement de principe féminin, c’est une géante d’hélium et d’hydrogène, 120 millions de Km à l’équateur, tournant sur elle à une cadence infernale de 10 heures, à l’instar de Jupiter, qui provoque un écrasement de ses pôles par la force centrifuge. Sur l’équateur d’ailleurs, les vents tournent à prés de 500 m/seconde, ce qui rend délicate la gestion de stations d’extraction de gaz. Quant aux anneaux, ces merveilleuses concentrations de blocs de glace allant d’icebergs de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur jusqu’à celle de grains de poussières formant des rayons concentriques en perpétuel recréation, elles ont suscité la création d’un hôtel spatial pour touristes fortunés dés 2100.

             La présence humaine «sur» Saturne à été marquée par la construction de trois grandes stations, dont une dans les anneaux, et une infrastructure d’extraction a été mise en place. L’avantage de la faible masse de la planète était la possibilité pour des stations d’extraction ( dixit « mines de gaz »), de rester en orbite basse sans déclencher intempestivement la poussée de ses réacteurs correcteurs.. Heureusement d’ailleurs, car la très forte présence d’hydrogène avait toutes les chances de provoquer un embrasement massif de la zone concernée.

             2221 : «Saturnest», contraction de «Saturn» et «Nest», pour «nid», vaste vaisseau démontable et transformable sur le principe de Joveye fut sur place. La Grande majorité des stations qui furent placées au cours des siècles suivants se situaient dans l’exosphère, 1300 Km de couches de gaz en déplacement très rapides et peu denses. De là, leurs tubes s’enfonçaient dans la stratosphère, certains gazoducs verticaux plongeant sur prés de 2500 Km dans les couches atmosphériques à haute pression, peu au-dessus des couches d’hydrogène liquide. La population Saturnienne s ‘établit en 2890 autour de 25 360 colons répartis sur plus de 142 bases, stations et mines de gaz. La vie y est dure, les accidents sont légion. Mais une cohorte de méthaniers assurent le service de ces entrepôts ( cuves de gaz liquéfiés ) en orbite haute quotidiennement et le trafic se calcule déjà en milliards de tonnes de gaz liquéfié. En 4566, le chiffre record de 1 266 230 colons répartis sur 956 sites autour et dans les couches externes de l’astre. La production journalière se chiffrait en dizaines de milliards de tonnes. Certains astéroïdes de la ceinture externe devinrent des sites de construction de cuves géantes de propergols., passage obligé de bon nombre de vaisseaux en partance vers des mondes plus lointains.



L'arrivée de Saturnest en 2221est à l'origine de l'étude la plus poussée sur son système propre.
             Saturne possède un certain nombre de satellites d’importance variable, dont un seul cependant peut se mesurer à ceux de Jupiter: Il s’agit de titan, singulière planète à la dense atmosphère.


Les satellites Saturniens:

Titan, une tellurique nappée de gaz :


 
Vue de Titan

            Titan est le plus vaste satellite du système solaire après Ganymède. Contrairement à cette dernière, elle présente un aspect gazeux. En effet elle est la seule à posséder une atmosphère aussi épaisse dans le système solaire, proportionnellement à sa taille, supérieure à celle de Mercure. Son atmosphère intrigante pour les scientifiques est composée sur 300 Km d’épaisseur de mélanges d’azote, de méthane, d’éthane, d’acétylène et éthylène, d’acide cyanhydrique et d’oxydes et dioxydes de carbone. En dessous se trouve un océan de méthane liquide et des lacs d’éthane sur une surface de roches et de glaces à –182°c. C’est une planète morte, résidu planétaire des matériaux trouvés dans la « soupe » correspondant à l’édification de Saturne, lors de sa prime jeunesse.

 


L'Atmosphère de Titan. les surfaces "aquatiques" sont en fait des lacs et rivières d'éthane liquide.


Une base s’y est établie en 2163, après l’envoi de sondes et de bases d’exploration automatisées depuis la fin du XXIème siècle. Depuis, les conditions d’extraction faciles de l’atmosphère Titaniennes ont très vite conduit à la construction de mines de gaz fixes, décomposant, recombinant et comprimant les gaz de l’atmosphère et les liquéfiant avant de les envoyer dans l’espace par l’intermédiaire de rampes de lancements obliques à répulsion magnétique. Récupérées par de petits vaisseaux en orbite basse, les conteneurs sont ensuite parqués dans les dépôts des stations en orbite haute avant d’être stockés sur les méthaniers. La pression atmosphérique plus élevée que celle trouvée sur terre ( 1.6 fois ) et une température gérable ainsi qu’une pesanteur faible mais réelle, ont grandement facilité la vie des colons : En 3560, il s’y trouvait 136 mines et bases hébergeant quelques 795 000 colons. Malgré les mesures faites, aucun début de création de molécules vivantes complexes ne fut jamais observé. En effet, on soupçonnait depuis le XXème siècle un tel milieu dit « prébiotique » selon la célèbre expérience de Miller, posséder les condition idéales pour la naissance d’organismes vivants singuliers, mais l’absence d’une température acceptable l’en privait définitivement.

Les autres satellites Saturniens:

Cités par ordre de distance depuis Saturne :


Pan, Atlas, Promethée et Pandore : Ces quatre planétoïdes irréguliers sont présent dans les anneaux externes de Saturne, qu’ils suivent comme des objets massifs. D’une taille comprise entre 55 et 113 Km de taille, ils servirent de base, creusés en leur centre grâce à des pitons chauffants, car leur coeur est fait de glaces.

Epimetheus : Ce planétoïde ( 140 Km par 100 ) flotte à la lisère du principal système d’anneaux saturnien. Lui aussi fut creusé et utilisé comme base polyvalente.

Epimetheus

Janus : Plus vaste que le premier, (220 Km par 160 ), il orbite sur la même trajectoire qu’Epimetheus. Il servit aussi de base polyvalente mais fut partiellement détruit en 3213 en raison d’un accident.

Mimas : Grand planétoïde régulier ( 418 Km de diamètre ) fait de roches et de glaces, ce satellite externe aux système d’anneaux est immédiatement reconnaissable grâce à son formidable cratère d’impact couvrant prés du tiers de sa surface et terminé en son centre par une aiguille résultant de la force de l’explosion. Quelques bases y résident, et un entrepôt majeur pour cuves de gaz liquéfié en activité dés 2960.


Mimas et son fameux cratère.



Enceladus


Enceladus : Grand planétoïde régulier ( 512 Km de diamètre ), il possède une activité géologique récente, responsable du recouvrement de sa surface, presque déserte de cratères d’impacts. Elle est très claire et reste le petit satellite le plus visible de Saturne. Elle fut colonisée en 2510, et depuis plus de 22 bases et dépôts y ont étés construits ainsi que 5 mines. Sa population s’établissait autour de 26 000 colons en 3380, répartis sur des « villes » et bases faisant appel à une technique inédite destinée à pallier la faible pesanteur locale, celle des « roues horizontales », recréant une pesanteur terrestre grâce à leur rotation.



Thetys


Thetys : Très grand planétoïde ( 1070 Km de diamètre ). Les sites les plus remarquables eu égard aux dimensions de cette planète sont le cratère Odysseus de 400 Km de diamètre, et la vallée d’Ithaca Chasma, longue de 2000 Km et large de 100 sur plusieurs de profondeur. Son activité géologique récente lui donne une allure proche de celle d’Encelade, avec peu de cratères par endroits. Elle servit de base d’approvisionnement et de chantier spatial pour Saturne, et hébergea plus de 458 000 colons dévolus uniquement à l’activité agricole au sein de dômes pressurisés à sa surface, afin de fournir en vivres les bases et stations saturniennes.



Saturne vue de Telesto

Rhéa : Grand planétoïde régulier ( 418 Km de diamètre ) fait de roches et de glaces, ce satellite externe aux système d’anneaux est immédiatement reconnaissable grâce à son formidable cratère d’impact couvrant prés du tiers de sa surface et terminé en son centre par une aiguille résultant de la force de l’explosion. Quelques bases y résident, et un entrepôt majeur pour cuves de gaz liquéfié en activité dés 2960.

Telesto : Très petit satellite ( 29 Km, irrégulier ) partageant l’orbite de Thetys et servant d’entrepôt.

Calypso : De même que Telesto, ce petit satellite de glace et de roches ( 33 Km ) servit d’arsenal et de chantier spatial, évidé complètement de l’intérieur, il disposait d’une atmosphère pressurisée respirable.

Saturne vue de Dioné

Dione : petite planète ( 1120 Km de diamètre ), largement pourvue en cratères dépassant les 100 Km de circonférence, lesquels pour la plupart servirent de structure d’accueil naturel aux dômes pressurisés géants destinés à l’élevage et l’agriculture destinée à ravitailler Saturne. Dione se reconnaît à son aspect blanc verdâtre, à ses plaines peu ou pas cratérisées et à ces cratères géants ( 200 Km de diamètres pour certains ).

Helene : Petit planétoide irrégulier (36 Km par 30 ), évidé en son centre pour servir d’arsenal.

Rhea : Petite planète ( 1528 Km de diamètre ), réservée à l’industrie lourde (mines de matières siliceuses ) et aux dômes agricoles et piscicoles. Sa population en 4550, avant sa décrue, s’établissait autour de 660 000 colons. Elle se reconnaît à ses très nombreux cratères et à sa couleur rougeâtre.

Titan : (Second satellite en taille du système solaire- 5150 Km.) vu plus haut.

Ballon au-dessus de Titan (2350)

Hyperion : Très Grand astéroïde ( petit planétoïde irrégulier de 410 par 260 par 220 Km.), utilisé comme chantier et arsenal, mais hébergeant aussi des mines et une petite industrie. Principale base-ville : Loekhem. Population : 12 000 colons.

Japet : Grand planétoïde ( 1436 Km de diamètre ), devenu le principal centre politique et économique du système saturnien. Seul à posséder de vastes océans et lacs d’oxyde de cyanolate et de carbone noirs comme du jais, elle possède aussi une surface de méthane gelé et de roches peu nombreuses, ainsi qu’une présence atmosphérique ténue d’ammoniac. De nombreuses stations d’extractions s’y sont implantées et en l’espace de trois siècles, prés de 85% des surfaces noires si caractéristiques de Japet furent pompées et conditionnées pour l’export. Les surfaces ainsi dégagées furent libres pour l’implantation de bases et de dômes agricoles. La population Japétienne en 3890 comptait 1 860 000 colons. Elle ne dépassa jamais ce chiffre.

Phoebe : Petit planétoïde irrégulier de 220 Km, il s’agissait d’une émanation ancienne de Japet résultant d’un impact d’astéroïde. Sa surface est presque entièrement recouverte d’oxyde de cyanolate, et surtout de carbone rendant sa surface extrêmement sombre. Pour cette raison, elle fut l’objet d’une implantation de stations de pompage.


Iapetus : Grand planétoïde (1440 Km de diamètre), situé aux confins du système Saturnien, à 3 560 000 Km de Saturne, et utilisé comme base avancée et dépôt général.


Les autres satellites :


 -26 astéroïdes lointains ont étés recensés avec les missions d’exploration du XXIème siècle. Avec des dimensions inférieures pour la plupart à 25 Km, et fait en général de glaces d’eau et de méthane, ils ont étés utilisés comme réserves de combustible naturels pour le transport spatial et la plupart ont reçus l’implantation d’une mine-raffinerie. C’est en 2755 que la première de ces stations dites «autonomes» ont été bâties sur S/2003-5. Elles étaient l’oeuvre du consortium Satgencie, futur poids lourd de la colonisation des mondes inhospitaliers.

Une telle station comprenait quelques bâtiments destinées à lui donner une autonomie de vie de plus de trois mois avec 2000 hommes et femmes du personnel. Il se composait, avec une allure et une philosophie héritée des stations pétrolières de haute mer de la vielle terre, d’un bâtiment principal utilisé comme petite ville, comprenant des hébergements privatifs et dortoirs collectifs, un lieu de vie polyvalent, un centre de sport avec piscine, un hôpital, une maternité et une clinique, une cuisine principale et plusieurs réfectoires, des salles polyvalentes de loisirs et de repos, un vaste entrepôt, un centre éducatif, une médiathèque, une morgue, un atelier et des réserves. En dessous directement se trouvait le centre d’exploitation avec centrale de pompage, pitons de réchauffage, et contrôle des transits. Au-dessus se trouvait la plate-forme d’appontage de la navette cargo qui en faisait le service depuis les grands satellites, notamment en viande et poisson.

A côté de cette massive unité principale, on trouvait une structure transparente destinée à filtrer et accentuer la lumière naturelle du soleil, relayée par un système d’éclairage artificiel. Etabli sur des plans inclinés eux-mêmes orientables sur leur base, ils permettaient la culture de fruits et légumes frais. Une petite unité pouvait également servir d’élevage des lapins et de la volaille et il existait souvent des bassins piscicoles. Enfin, de grands panneaux solaires permettaient de produire une partie de l’énergie du bord, le reste étant fourni par une batteries de piles à fusion froide confinées dans un bâtiment à l’écart de la station, de même qu’une grande raffinerie automatisée et des cuves. Tout vaisseau devait pouvoir s’amarrer à un terminal en orbite pour recevoir de l’oxygène compressé et du propergol provenant de ses cuves, la raison d’être de cette base. L’astéroïde était équipé en plusieurs endroits de propulseurs, lui donnant une impulsion suffisante pour provoquer une pesanteur artificielle. Chacune de ces bases était entièrement démontable et stockable dans un cargo spécialement conçu. 

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