MERCURE, le four solaire : 


                On le sait, Mercure représente la chaleur même, et si des quantités de noms peuvent évoquer son aspect et les conditions régnant à sa surface, «l’enfer désertique» est ce qui lui convient le mieux.
Rocheuse de dimensions proches (40% plus vaste), comme d’apparence à la Lune, cette planète est aussi trop près de l’astre stellaire pour offrir des conditions de vie même après terraformation. Planète morte et brûlée sur sa face éclairée, couverte de fine poussière résultant de la chute d’innombrables météorites, avec une activité géologique inexistante, un faible champ magnétique ( 1% de celui de la terre ), une atmosphère si ténue qu’elle est quasi absente, des minimales inférieures à –200°C. sur sa part dans l’ombre, Mercure le messager des dieux, car semblant si rapide dans sa course nocturne aux observateurs antiques, est le « cadavre chaud » du système solaire. Y installer des bases à habiter aurait été saugrenu.

Or, les chercheurs envisageaient depuis longtemps d’ausculter précisément sa surface et, après Mariner 10 qui la survola en 1974,  plusieurs missions automatisées au cours du XXIème siècle et des suivants étudièrent , toujours sur sa face protégée du soleil, la topographie et la composition des sols. Les écarts extrêmes avaient donnés à cette surface un aspect désertique avec une couche sableuse importante provenant de l’écrasement de milliards de micrométéorites et de l’effritement des couches de surface ( le régolite ). Seule l’absence de vent empêchait le déplacement de ses dépôts cristallins.
La présence de nombreux minerais entraîna la même volonté des industries de s’y installer, et c’est un consortium établi en 2212, la Mercurian Prospection Cie, qui se chargea de réadapter les systèmes utilisés sur la lune, croisés avec les technologies développées au début de la colonisation de vénus, qui permirent d’envoyer une station, puis des modules préfabriqués, et de nombreuses bases mobiles, montés sur roues, les « Mertrekkers », en fait des stations d’extractions dotées de tous les aménagements nécessaires, qui se déplaçaient afin d’éviter le jour, ( 427°c. en plein soleil, dans le bassin Caloris en « aphelion. » (à midi).  ), de site en site. Des pas de tir fixes, mais désertés par les modules, une rampe accélératrice, étaient en mesure d’envoyer dans l’espace des millions de tonnes de matériaux bruts raffinés et agglomérés en masses compactes.

 
En 2458, la production annuelle Mercurienne atteignait la moitié de celle de la Lune, dans des conditions relativement proches. La rotation lente de la planète, prés de 2 mois terrestres, permettent aux bases mobiles d’êtres durablement sur place pour rentabiliser leur exploitation. Ensuite, soumise à la chaleur extrême l’ensemble des infrastructures restées sur places subissent de considérables dégâts. Même si la rotation de Mercure n'est pas verrouillée par marée gravitationnelle avec le Soleil, sa période de rotation est couplée avec sa période de révolution orbitale. Mercure effectue une rotation et demie au cours de chaque orbite. En conséquence de cette résonance de rapport 3:2, une année sur Mercure (du lever du Soleil au lever du Soleil) a une durée de 96 jours terrestres, sa « journée » de 58 jours environ, avec des périodes de plus grandes températures dues à son orbite elliptique légèrement prononcée
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Son relief était étonnamment plat, sculpté il y a des millions d’années par de grandes coulées de laves donnant des plaines que le régolite à recouvert. Les seuls reliefs, pas toujours érodés, étaient ceux des cratères d’impact les plus récents, guère plus de mille mètres d’altitude. Aux pôles en revanche, dans les zones situées au centre des cratères, la température reste comprise entre –165 et –173°c., permettant la présence d’une légère couche glacée, des traces d’eau carbonique inédites sur ce monde Faustien. Des machines automatisées et de bases y ont élu domicile très tôt. Cependant la majeure partie de l’eau consommée sur place provient de serres mobiles, et de récupérateurs en circuit fermés sur tous les modules habités. Quelques récupérateurs furent également installés afin de capter les 15% de l’oxygène présent dans l’atmosphère ténue.

Mais grâce au titane produit sur place et surtout aux nouvelles microcouches en diamant utilisées dans l’industrie des nano composants, on était parvenu à construire des structures fixes dotées de vastes panneaux solaires. De grandes stations solaires furent ainsi construites dans la plupart des plaines et des cratères. La production locale, du fait de la multiplication des surfaces photo réceptrices, dépassa rapidement les milliards de Kw. Et de fait la production locale était stockées dans les piles à fusion qui étaient ensuite exportées vers la terre et Vénus. Le seul site « touristique » de la planète fut bâti à Antoniadi Ridge, au pied des impressionnantes falaises de 630 mètres de haut, s’étendant sur 450 Km et résultant de la compression de la croûte planétaire lors de son refroidissement progressif il y à des millions d’années. Pour le reste, la population mercurienne est restée très faible : Même en 3380, lors de la période d’activité la plus florissante, elle ne dépassait pas 250 000 personnes. L’avantage principal de la planète était quelle offrait une pesanteur similaire à la terre due à un noyau ferreux extrêmement massif pour sa petite taille.

Ainsi, lorsque les colons terminaient leur semaine, et pour certains leur journée de travail aux standards terriens, ils venaient vivre dans les dômes aménagés en contrebas des zones isolées du soleil dans les cratères polaires. Ces dômes étaient garnis en leur sommet de lentilles de cristal à partie incurvée, qui lorsque la lumière rasante du soleil les frappait, elle se concentrait sur des mâts collecteurs, transformant ces rayons thermiques en énergie pour tout le dôme, de même qu’une source lumineuse appréciable. Les derniers dômes construits sur les pentes des « montagnes », les crêtes de cratères, disposaient de terrains biotopiques, avec de nombreuses espèces végétales et animales mineures afin de créer des conditions de vie les moins éprouvantes possibles. Un voyage vers la Terre était toujours long, souvent ce furent les vénusiens qui furent la première source de son peuplement et de résidence en fin de vie.

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