JUPITER ET SES SATELLITES :
Sa Majesté des limbes. 

Jupiter et sa fameuse tache rouge. Le point brillant est Europe, proche satellite, l'autre est Io.

Jupiter, l’ogre du système solaire. Le monstre planétaire, un immense ballon de baudruche composé des mêmes gaz responsables de l’embrasement d’une étoile, à la seule différence que ce que l’astre Jovien avait pu récupérer de la matière agglomérée qui partait aspirée vers le futur soleil, n’avait pas atteint, et de loin, la masse critique nécessaire pour provoquer une réaction thermonucléaire. On échappa donc à la naissance d’une seconde étoile au coeur de ce système, une configuration qui était arrivée tant de fois dans tant d’autres configurations naturelles. Les étoiles doubles se comptent par centaines de milliers, par milliards rapportées à l’échelle de la galaxie. C’est un cas extrêmement fréquent doublé de cas particuliers sur lesquels on reviendra.

 

Dans le cas précis, Jupiter aurait potentiellement été un naine brune, brûlant rapidement son combustible et apportant bien peu de chaleur à ses satellites. Néanmoins, en tant que planète, sa cour était des plus nombreuse : On dénombrait 12 satellites principaux et 167 inférieurs au total, sans compter la théorie de minuscules blocs de glace constituant son anneau.

Ses gaz relativement chauds ( 450° en surface éclairée ) tournant en bandes bien définies en surface comme en profondeur, principalement composées d’Hydrogène et d’hélium (99%), se répartissent en bandes tempérés Nord, équatoriale et Sud, plus blanches que celles qui les entourent, cette dernière hébergeant la fameuse tache, cet anticyclone dantesque non encore résorbé plusieurs siècles après que l’on eut entrepris de coloniser ses quatre satellites principaux, et carte de visite obligée de tout bon touriste.

Atmosphère Jovienne, au moment des inpacts de la comète Kohoutek en 2002.


Ce dieu des Grecs observable de tous temps à l’œil nu, qu’était t’il pour l’homme moderne, cet homo cosmicus, désireux d’utiliser sans vergogne tout ce qu’il admirais jadis sans l’atteindre autrement qu’en songes ?: C’est avec les premières missions d’explorations par sondes au XXIème siècle, de l’atmosphère profonde de Jupiter, puis des quatre satellites principaux, qu’une conviction d’utilité plus précise de ces mondes lointains se forgea.

La profusion de gaz utilitaires pour la propulsion classique, moins onéreuse que les turbines à plasma, ont amené naturellement à l’exploitation de ces ressources à portée de main. Il suffisait seulement d’envoyer sur place une station capable d’exploiter l’océan de méthane. On testa donc hardiment toutes le configurations virtuelles en la matière, cherchant à concevoir des structures capables de « flotter » sur les couches les plus denses de son océan de méthane liquide, et une station en orbite haute capable de pomper en permanence les gaz sans courir le risque, en cas d’approche trop rapide de sa « surface », de remettre un peu de poussé par combustion sans aboutir à une cataclysmique catastrophe…

Vers la fin du XXIème siècle, on avait enfin des scénarios extrêmement précis, et qui tenaient la route, mais pas encore d’utilité. On se contenta durant les dix années à venir, de concevoir une station spatiale d’étude entièrement automatisée. Cette dernière, Joveye, un surnom simplifié vite populaire, arriva sur zone après un voyage de plus de trois années. En 2118, elle était opérationnelle. Elle devait tester diverses configurations et prendre une batterie de mesures précises. Elle effectua sa tâche durant 12 ans, et fut rejointe par une colossale station, en fait un vaisseau devant se séparer en plusieurs parties autonomes, l’une d’elles destinée à Europe, sur laquelle une base existait depuis fort longtemps, mais aussi de déposer sur Io, Ganymède et Callisto des infrastructures automatisées chargées de parcourir les différents sites d’installation et d’exploitation des ressources.


L'ombre d'Io sur les nuages Joviens

            2530. Jupiter et ses filles étaient toutes « colonisées » à divers degrés par l’homo sapiens : En terme de colonisation, il faut se reporter au diagramme ci-dessous, élaboré en 2130 de manière définitive par l’ISA, émanation de l’ONU devenue UEF ( Union of Earth Federations ), devant le début de terraformation de Mars et son découpage en états. Selon la directive 225-45, sont appelés colonisation de classe A, B, C, D ou E celles dont la nature est exprimée ci-dessous :

-Colonisation du type A :
             Colonisation de base consistant à placer une station spatiale en orbite permanente de la planète considérée ( Les gazeuses ne pouvant recevoir de base sur leur sol par définition même de leur nature sont colonisées par le biais de structures atmosphériques ou orbitales. )
             Dans le cas d’une planète rocheuse, une base permanente, même de dimensions réduites, fixe ou mobile, avec présence humaine, suffit.

-Colonisation de type B :
             Entre dans ce cadre toute occupation planétaire dépassant le million d’individus.

-Colonisation du type C :
    Entre dans ce cadre toute occupation planétaire dépassant le milliard d’individus, quand bien même la planète n’est pas vivable naturellement, définitivement ou provisoirement.

-Colonisation du type D :
    Entre dans ce cadre toute occupation planétaire dépassant les dix milliards d’habitants et plus, y compris dans les stations spatiales orbitales, mais non compris les autres satellites naturels et vaisseaux., le planète n’étant pas vivable naturellement, définitivement ou provisoirement.

-Colonisation du type E :
    Entre dans ce cadre toute colonisation ayant fait appel à des procédés de terraformation afin de rendre la planète habitable naturellement, quelque soit la population résidente.

225-45 A: « N’est pas considérée comme une colonisation toute présence d’une sonde terrestre ou orbitale, dans laquelle la présence humaine est exclue. »
225-45 B : « Toute planète ayant, au cours de missions d’exploration, y compris dans une période de colonisation du type A , B ou ultérieure, révélé des signes incontestable d’une vie locale existante en dehors de toute conséquences de la présence humaine, sera automatiquement déclarée sanctuaire et toute présence autre que celle dévolue à l’alinéa 3 de l’article 225-47 dans un but purement de recherche, sera interdite définitivement et irrévocablement à toute occupation humaine. »

( Ces deux textes seront d’une importance capitale par la suite puisqu’il résultera de leur observation ou de leur mépris des conflits armés d’une rare violence. )
C’est en même temps que ce texte était déclaré que la commission de colonisation, émanation de l’UEF sous la présidence d’un membre de l’ISA fut créée. 

Le signe le plus emblématique de ce monde.


2530, donc. Jupiter compte désormais en son sein plus de 128 000 «colons», appelés Joviens, qui vivent dans un réseau de stations spatiales en orbite haute et basse, et dans des ballons géants et dirigeables d’extraction, les « mines de gaz », et sur quelques stations « flottantes » sur l’océan de méthane. La vie dans ses stations et ballons est très particulière ( se reporter aux chapitres concernant Jupiter ) et la vie des funchals n’est pas des plus facile dans ce milieu hautement inhospitalier. Contrairement à certaines œuvres de fiction, l’astre Jovien n’offrait pas dans les 1000 Km de son atmosphère surchauffée la moindre chance de survie à des organismes volatils. Mais cela n’empêcha pas des équipes scientifiques locales de tenter d’y implanter une espèce totalement artificielle, définie par un modelage génétique complet d’après des simulations virtuelles poussées. Les médusoïdes joviens n’ont en réalité jamais vraiment pu s‘adapter aux conditions de vie locale.


Par la suite, Jupiter, qui vivait de ses exportations de méthane, hydrogène et hélium, et dont la construction de méthaniers (« gaziers ») constituait une activité importante de l’une de ses stations spatiales, ne varia pas beaucoup dans sa population, restant autour des 800 000 à un million cinq de résidents. La lumière diffuse dans l’atmosphère permettait à des serres d’être suffisamment efficaces, et les stations, autonome. Mais elles restaient largement sous la dépendance des satellites, et importait 95 % de ses ressources. 

Tailles rapportées à la lune en haut: Io, Europe, Ganymède, Callisto.

IO : Le monde des volcans.

             Ce monde très coloré, de 1820 Km de rayon environ, est composé de silicates en profondeur comme en surface. Son atmosphère ténue d’azote est hautement soufrée et inégalement répartie selon la présence de volcans en activité ou non. Mais sa température moyenne est de –150°. Des nuages de chlorure de sodium rejetées par les volcans per oxydation, orbitent autour d’Io. Son activité volcanique est des plus fantastique : L’absence de cratères en témoignent : Leurs traces ont été recouvertes des fréquentes coulées de laves et de retombées massives de silicates. A côtés des plus grands volcans Ioens, ceux de la terre sont calmes et modestes : Haut de 5200 mètres et large d’une vingtaine de kilomètres, Loki expulse les gaz de profondeurs à 1000 mètres/secondes ( dix fois plus rapidement que sur terre. ), et en est un bon exemple. Masaw patera, Prometheus, Pelé et Ra Patera sont également très impressionnants, éjectant leur matière dans l’atmosphère en créant un « ballon » de gaz visible depuis l’espace lointain. Il y a plus de 200 Caldeiras recensées, la plupart supérieures à 20 Km.
             
Planète colonisée en 2130, après avoir été explorée, elle possède une surface rocheuse instable du fait de sa proximité avec Jupiter. Le volcanisme y est constant, la sismologie des plus remuante. En fait, le sol est secoué de secousses en tous endroits et en permanence, avec des degrés divers. L’échelle 1 de Richter est franchie au moins deux fois en 24 heures. De ce fait, la construction de structures fixes étant compromises, on opta pour des « trucks » massifs, de ceux qui étaient en usage sur terre, avec une pile à fusion froide marchant à l’hydrogène liquide, lequel venait de Jupiter. Ces camions, en fait plus tôt des radeaux motorisés, transportaient ainsi des modules d’habitation, d’exploitation des ressources, des mines. C’est seulement en 2180 que l’on construisit des structures antisismiques fixes suffisamment sécurisées. La population était essentiellement composée de mineurs, mais ne dépassa jamais 7 millions d’individus. Au sommet de sa population, Io compta –en 3655- prés de 337 stations et bases de différentes importance:  Cela allait des bases mobiles, vestiges des anciens "trucks" dont le principe avait été poussé dans ses retranchements, aux gigantesques stations et villes de loisirs destinés à épargner aux mineur un fastidieux et coûteux voyage vers Mars ou la terre. Le plus vaste d’entre eux, Haemston, se situe au pied Nord Nord-est des monts Haemus, ( pôle sud ) aux sommets dépassants l’Everest. Ce complexe couvre 23 kilomètres de long et héberge à lui seul 560 000 colons. C’est la capitale Ionienne de fait. On trouve aussi 6 bases suffisamment étendues pour être qualifiées de «grandes villes» , dont Creidnan ridge et Maasawton, situées prés des plaines volcaniques de Creidne et Maasaw. Elles hébergent 133 000 et 95 400 colons à cette époque. Les millions de colons restants sont pour l’essentiel des mineurs tournant par équipes mensuelles, et la taille standard d’une exploitation se situe autour de 5 Ha, avec deux ou trois grands bâtiments principaux conçus pour héberger entre 200 et 4000 colons. Ces installations sont partiellement démontées lorsque la zone est devenue non rentable, et La seule zone excluant toute colonisation permanente se situe sur environ 110 kilomètres autour de Loki, le plus grand volcan en activité. 

Io, surface artificiellement colorisée pour faire apparaître les détails du volcanisme. Différentes villes et mines de première importance. 
Vers 4150, la population Ionienne commença à s’amenuiser comme neige au soleil. La plupart des gisements les plus rentables avaient étés exploités jusqu’à une profondeur gérable ( le sous-sol Ionien est aussi magmatique que celui de la terre, et à profondeur bien moindre… ) Elle ne comptait plus alors que 1 230 951 colons… Après le sixième millénaire, il n’en subsistera que quelques exploitations destinées à la production de l’industrie lourde d’exportation locale. L’une des activités majeures d’Io, avec l’extraction de minerais fut la transformation en alliage, et la construction de structures et modules pour les bases Joviennes puis Saturniennes ( assemblées en orbite haute ). C’est une population relativement fruste et d’un très bas niveau social. On construisit d’ailleurs de manière vraiment scandaleuse des « vaisseaux-dortoirs » à la chaîne, d’une sécurité sacrifiée à l’emport de charge humain car Io était grande demandeuse de main-d’œuvre au début du 4ème millénaire. Tous venaient de la terre avec à bord des cargaisons de rêves d’eldorados et de faux espoirs et admettait frauduleusement des « pertes » d’hibernation atteignant 12 % sous couvert d’accidents comme des pluies de micrométéorites et des décès artificiellement comptabilisés quelques temps plus tard à la surface Ionienne sous le vocable « d’accident du travail ». Dans les bases et les mines, la situation n’était guère plus réjouissante. Le maître mot restait la rentabilité, pour laquelle on sacrifiait tout le reste. Le drame pour ces mineurs arrivés sans le sou était que pour quitter cet enfer glacé, ils devaient acheter un billet de retour dont le prix était supérieur de 50% à se qui se pratiquait ailleurs dans le système.

Caldeira ancienne de volcan Ionite.

Sa rotation/révolution est de 1,769 jours alors qu’avec 422 000 Km de distance, c’est le plus proche des satellites Joviens. Planète colonisée en 2130, après avoir été explorée, elle possède une surface rocheuse instable du fait de sa proximité avec Jupiter. Le volcanisme y est constant, la sismologie des plus remuante. En fait, le sol est secoué de secousses en tous endroits et en permanence, avec des degrés divers. L’échelle 3 de Richter est franchie au moins deux fois en 24 heures. Celles-ci sont engendrées par les formidables frottements des plaques rocheuses et du magma s’échauffant lors des amplitudes de surface ( 100 mètres ) relevées avec l’effet d’influence gravitationnelle des autres satellites. De ce fait, la construction de structures fixes étant compromises, on opta pour des « trucks » massifs, de ceux qui étaient en usage sur terre, avec une pile à fusion froide marchant à l’hydrogène liquide, lequel venait de Jupiter. Ces camions, en fait plus tôt des radeaux motorisés, transportaient ainsi des modules d’habitation, d’exploitation des ressources, des mines. C’est seulement en 2180 que l’on construisit des structures antisismiques fixes suffisamment sécurisées. La population était essentiellement composée de mineurs, mais ne dépassa jamais 7 millions d’individus. 

Europe : Le Monde aquatique.

        Etrange planète que ce satellite, second en distance depuis Jupiter, 1565 Km de rayon, dont la croûte est littéralement constellée de fractures, couturée, déchiquetée de failles de glace. Car avec une couche épaisse de 50 à 100 Km, son allure est unique. Les zones sombres correspondant à des affleurements, les zones claires à des zones de grande profondeur. Une journée Europienne correspond à 3.55 jours terrestres, son année est identique. On pensait au départ qu’ Europe aurait pu abriter des sources de vies en profondeur, si elle possédait un noyau ferreux, ce que sa densité laissait supposer, entouré d’un manteau magmatique actif. Sous la surface de cette épaisse carapace gelée, un océan existe à l’état liquide, lequel aurait pu avec la chaleur dispensée par le manteau à cette grande profondeur et à cette pression, dispenser un geyser de vapeurs brûlantes, riches en particules, capable d’engendrer un « oasis » tel qu’il en avaient étés observés à grande profondeur sur terre. L’enjeu était de taille : Il s’agirait de la première découverte authentique d’un biotope extraterrestre. Mais l’activité géologique Europienne restait relativement faible.  

Si les sondes découvrirent la présence réelle d’un océan liquide sous la glace, il ne s’agissait que de zones relativement peu profondes et l’absence de toutes sources chaudes mit en évidence l’absence d’activité géologique importante. Cependant, les premières bases Humaines ( datant de 2180 ) ont eu pour but de construire des centrales capables d’exploiter l’eau disponible et de se refroidir, tout en rejetant cette eau de refroidissement sous la surface. La très forte pression de profondeur combinée à l’absence totale de lumière étant rédhibitoire pour toute forme de vie, on fit l’expérience singulière des « bulles de vie », immenses zones hémisphériques à quelques dizaines de mètres sous la glace, alimentées par la lumière solaire difractée par la couche glacée, arrivant par des « puisards » de lumière, et dans lesquels une chimie de décomposition permettait à la glace de libérer son oxygène. L’apport de tonnes de matières biologiques, de terreau, en provenance de la terre et de Mars, permettait de constituer un sol nourricier, que l’implantation de centaines d’espèces végétales se chargeait de faire prospérer. 

Avec le temps, ces « bulles » se multiplièrent, se rejoignirent, et la possibilité pour l’homme de vivre sous la glace d’Europe devint une réalité tangible : En 3380, on recensait déjà 27 bulles majeures en perpétuel agrandissement. On tenta de créer aussi de vastes poches liquides destinées à y implanter un vaste écosystème marin génétiquement modifié. Des fermes aquacoles, des fermes halieutiques en générales se développèrent rapidement et fournirent une bonne part de l’activité économique d’Europe. Cependant, le danger de ces structures était leur proximité avec la surface, car en cas d’éboulement ou de fonte mal contrôlée, en cas de contact avec la surface, c’était le péril immédiat et sans appel d’une décompression atmosphérique aussi fatale que dans l’espace. Des accidents survinrent ainsi en maints endroits. Mais ces techniques de maîtrise de la glace, en liaison avec la surface, progressèrent de telle sorte qu’en 4250, il y avait deux millions de colons à sa surface, deux millions d’Europiens. Les villes étaient bâties en partie en surface et en partie, la partie résidentielle surtout, à faible profondeur sous la glace. Sa population évolua encore pour se stabiliser aux alentours de 3.15 millions au début du sixième millénaire.

Ganymède : Géante désertique.

        Ce troisième satellite Jovien en distance (1 070 000 Km), le plus vaste de tous ( 2634 Km de diamètre, le plus vaste même de tous les satellites, dépassant en taille Mercure ), avait une surface rocheuse désespérément plate et peu tourmentée. C’est un monde singulier encore, du fait d’un noyau de silicates d’une exceptionnelle massivité, représentant les 4/5 du volume total de la planète, le reste se partageant entre un océan de glace formant un manteau de 500 Km d’épaisseur sur lequel « flotte » un vaste radeau de roches de 100 Km d’épaisseur. Aussi, l’activité géologique, qui fut très vive par le passé, lors de la jeunesse de ce monde, dans la nébuleuse que formait Jupiter alors en formation, se tarit inexorablement au cours de millions d’années de refroidissement progressif. Les zones claires correspondent à une surface géologiquement jeune, contrairement aux « mers », à l’instar de la lune, plus sombres. Cependant les plus hauts reliefs sont ceux des cratères d’impacts, en général moins de mille mètres. Les « mers » sont en général plus profondes, telles des plaines, mais le différentiel d’altitude est peu élevé : 2300 mètres environ. 

Ganymède dans sa prime jeunesse.

Que l’homme pouvait-il faire sur ce monde stérile ? A partir de 2195, La construction de dômes destinés à tirer parti au maximum de la faible lumière solaire, gonflables, puis rigides, d’abord expérimentés sur la lune, s’adaptèrent  à Ganymède, sur des dimensions largement supérieures. On creusait une vaste dépression à chaque construction de sorte que l’on ait moins de matière translucide de protection à fixer. Ces très vastes structures étaient en effet destinées à abriter des cultures agricoles, et même de l’élevage. Des « serres » pressurisées interminables furent bâties et e reste de l’habitat était le plus souvent troglodyte. L’absence d’activité tellurique autorisait l’édification de structures relativement frêles et simples. L’activité minière fut bien sûr une de celles qui retint l’attention : Progressivement, elle dépassa celle d’Io, grâce au calme de sa surface, et on enregistra le premier million de colons lors de la nouvelle année Ganymédienne, 7,155 jours révolus, en 3520. Elle culmina en 4890, avec 13 millions de colons, qui en faisait le satellite colonisé le plus peuplé du système solaire. Son activité industrielle la rendit apte à construire des stations et vaisseaux et ses chantiers orbitaux en firent la première productrice de vaisseaux de la zone Jovienne. Le pouvoir politique des colonies Joviennes s’y établit et en 3960 déjà, la fédération terrienne y établissait l’assemblée des colonies, l’organe politique décentralisé qui gérait tous les mondes colonisés au delà de la ceinture. Il y en avait une autre sur Terre, embryon de la future commission  de colonisation. L’idée d’y implanter une atmosphère artificielle respirable ne fut jamais évoquée puisque la distance du soleil la privait de la moindre chance de survie. Mais ce peu de lumière stellaire alimentait quand même les milliers de batteries de panneaux solaires, et chauffait les millions de serres et de dômes translucides qui marquaient le paysage de la planète.

Présentant une même surface au soleil durant près de 3 jours 1/2, elle garantissait une productivité maximale, mais aussi une « jachère » mi-hebdomadaire. Une bonne partie de l’humanité était en fait plongé dans l’obscurité et seules les lampes alimentées par les stations photoréceptrices de la face éclairée et les centrales thermonucléaires permettaient de maintenir cette productivité biomorphique en cette période. Comme la plupart des mondes du système stellaires, Ganymède vit sa population émigrer en masse vers les nouvelles planètes terraformées comme Mars, puis Vénus, et dans les systèmes voisins dont Proxima ( Alpha Centauri ) au début du sixième millénaire. En 10 000 ap. J.C, du calendrier terrien en usage dans tout le système stellaire, il n’y avait plus que 650 000 Ganymédiens gérant une maigre activité Touristique compensée par la création de maisons de jeu et de vice légalisées grâce à des « zones franches », au système juridique allégé destinées à relancer l’attrait pour cette planète.

Callisto : Monts et merveilles.

        Dernière grande planète du système Jovien, Callisto distante de 1 883 000 Km de Jupiter, et large de 2400 Km de rayon, ( 18 000 Km de diamètre ) était le second plus vaste satellite du système solaire. Son année était plus longue ( un peu plus de quinze jours de rotation couplée avec une révolution ). Beaucoup plus froide que ses trois autres soeurs à cause d’un faible pourcentage de silicates nécessaires à une réaction nucléaire en profondeur ( libération d’isotopes radioactifs instables libérant de la chaleur par transmutation ). De fait, son activité géologique est inexistante. Cependant sa surface, très sombre et donc ancienne, constellée de cratères, est bien plus tourmentée que celle de ganymède : Le différentiel d’altitude représente quelques 4250 mètres.  
Glaces et roches cohabitent dans la plupart des plaines formées par les impacts météoritiques dont la grande tâche mordorée formée de cercles concentriques qu’est le Valhalla, prés de l’équateur, sont des exemples typiques. C’est d’ailleurs le site d’implantation de la première base humaine, en 2205. Des mines, mais aussi des sites d’exploitation agricoles sous dômes, certains dans des ravins et cratères, à l’instar d’autres mondes comparables, seront construits, mais la relative pauvreté en silicates de Callisto ne permit pas une vaste exploitation industrielle. Au final , la population Callistienne culmina en 3230 avec 3 millions de colons, population très faible en comparaison de l’enfer qu’était Europe. Peu attirante, Callisto n’eut jamais les faveurs de l’immigration et fut la première à développer des centres de loisirs très permissifs pour attirer les colons. Une société d’assistance presque paternaliste fut aussi sa caractéristique. Comme pour Ganymède, son activité déclina avec une émigration de son sol vers d’autres cieux plus « naturels » à l’orée du cinquième millénaire.


Cependant l’activité touristique, grâce aux nombreux reliefs « encapsulés » et à la neige omniprésente permettait une activité de ski considérable ; mais c’est surtout la découverte extraordinaire de Mies Van Herstal en 2361 qui donna à Callisto sa patine touristique unique : Les grottes de cristaux, les plus vastes jamais observées ; dues à une ancienne activité géologique très particulière, responsable de la création de stalactites et stalagmites cristallines uniques en leur genre sur des distances et des proportions ahurissantes. « Les merveilles de Callisto ». L’activité diamantaire devint l’une des activités favorites de la planète, bien que celle de Ganymède la dépassait. Ces cristaux naturels abondants furent cependant très difficiles à reproduire et aidèrent grandement à la définition des nouvelles plaquettes photoniques des supercalculateurs.
 
Les Autres Mondes Joviens : Les satellites mineurs : 

       Cités en ordre de proximité :

Métis (30 Km de rayon, planétoïde qui servit de base avant aux stations et mines de gaz Joviennes. )

Adastree ( 10 Km de rayon , aux fonctions identiques à Métis. )

Amalthee ( 137 par 73 Km, principale base avancée Jovienne. )

Thebe ( 55 par 45 km., également utilisé comme base et entrepôt )

Themisto ( moins de 5 Km de rayon, situé au delà de l’orbite Callistienne, et utilisé comme dépôt de matière dangereuses. )

Leda ( 5 Km de rayon environ, et situé à 11 094 000 Km de Jupiter, hébergea un complexe de communication )

Himalia  (situé sur une orbite similaire à Leda, mais long de 80 Km. Plusieurs dépôts et une mine. )
Lisythee  ( orbitant à 11 720 000 km de Jupiter et large de 12 Km, hébergea un centre d’approvisionnement et un atelier )

Elara  ( Situé à 11 737 000 Km de Jupiter et large de 40 Km, principale base de ravitaillement pour les méthaniers passant par sa trajectoire orbitale. )

Esmana  ( environ 3 km de circonférence, dépôt. )

Iocaste  ( idem )

Praxidike  ( environ 25 Km de long, utilisé comme base de ravitaillement des cargos transplanétaires. )

Harpalyke  ( 12 Km de long, utilisé comme dépôt. )

Ananke ( 18 Km de long, orbitant à 22 millions de Km de Jupiter et utilisé comme centre de communication )

Isonoe ( 10 Km de long, utilisé comme base policière. )

Erinome ( 12 Km de long, resté inhabité officiellement. )

Taygete ( 9 Km de long, utilisé comme dépôt )

Chaldene ( 10 Km de long, utilisé comme stockage de matières dangereuses )

Carme ( 15 Km de long, utilisé comme dépôt et centre d’approvisionnement )

Pasiphae ( Orbite à 23 millions de Km de Jupiter, long de 18 Km, sert de base de ravitaillement pour méthaniers à l’origine et transformé en stations spatiale suite à son creusement et à ses excroissances progressives. Devenu le principal centre de ravitaillement des méthaniers sur l’axe orbital de la terre. )

Labolee ( 5 Km de diamètre, inutilisé officiellement )

Kalyke ( 15 Km de diamètre, base de ravitaillement et dépôt de pièces, chantier. )

Magaclite ( 12 Km,  hôpital et base généraliste )

Sinope ( 14 Km, Base, dépôt et mine )

Callirhoe ( 17 Km, dépôt. )

Agalcyte ( 6 Km, base policière )

Colcidiade ( 11 Km, dépôt de matières dangereuses. )…

Suivent une cinquantaine d’astéroïdes de deux à trois kilomètres de long, dont la plupart sont restés inhabités, situés entre 18 millions et 26 millions de Km. De Jupiter. Connus et référencés par combinaisons de matricules ( S/2001 J3 par exemple, suivant l’année de sa découverte ), ils restent connus et recensés afin de garantir la sécurité des routes commerciales. Parmi eux, cinq au moins sont devenus des avant-postes de l’espace Jovien, garnis de capteurs et systèmes automatisés de relais. 

Contact - Liens - Infos juridiques - l'auteur

Actualités - La série - archives - Dictionnaire