ORGANISATION DES BASES

De l'organisation des bases coloniales depuis le XXVème siècle :

Depuis les tous débuts de la colonisation spatiale, le problème s’est posé de la vie ( ou de la survie ) dans un milieu intrinsèquement hostile à l’homme. Depuis les premiers âges de la conquête des fonds sous-marins au cours du XIXème et XXème siècles, l’homme s’est interrogé sur la meilleure façon d’expérimenter la vie en milieu inhospitalier, qu’il s’agisse des grands fonds océaniques où la pression et le froid sont considérables, aux canyons de cratères Mercuriens où la pression manque ainsi qu’une température à la morsure du soleil dépassant les 200°c…Toute la démarche d’expérimentations devait déboucher à la fin du XXème siècle, à la vie dans une station spatiale, lieu clos par nature, autant qu’un sous-marin puisse l’être. Le recyclage de l’air, de l’eau, le maintien d’une pression, d’une hydrométrie et d’une température acceptable, sont des nécessités vitales. Mais il ne faut pas négliger le facteur psychologique, la promiscuité d’un groupe humain privé de toute " respiration " mentale autant que naturelle, qui sont à l’origine de nombre de concepts qui ont marqué et marquent encore la conquête spatiale.

Pour faire le pendant à l’idée d’installer une base, sorte de version terrestre d’une station orbitale sur une planète extrasolaire, l’idée germa de concevoir un milieu clos artificiellement autonome dans un milieu " de sécurité ", en l’occurrence terrestre. Ce fut la série des " Biosphère ", suivie, après des déboires liés précisément à l’artificialité de sa position, d’une autre expérience unique, basée sur la tromperie volontaire d’un équipage à destination de Mars, grâce aux moyens de la technologie. Six mois de voyage, ce fut la durée de la mission. Et le vaisseau ne parvint jamais en injection orbitale Martienne. Et pour cause : Il trônait, truffé de câbles et de systèmes hydrauliques bon marché, dans un vaste hangar peint en noir en plein cœur du Canada, froid oblige.

Cette expérience sera particulièrement enrichissante, si elle ne fut pas renouvelée. A partir de ce moment, on envisage plus concrètement la composition des équipages de missions lointaines. En 2020, l’objectif est, plus clairement que jamais, Mars. On s’emploie à créer une infrastructure jamais vue depuis les missions Apollo. La station Alpha, ISS, était composée de modules d’origine diverse, ce qui posait de problèmes de compatibilités. A partir de 2010 déjà, on définit ce que doit être un module " standard ", en termes de dimensions, de poids, d’équipements minimaux, de type et de diamètre de sas, etc… Ce premier pas est décisif : A partir de ce moment, toutes les nations spatiales, auxquelles se sont joints la Chine et l’Inde, modifient leurs lanceurs pour placer en orbite ces nouveaux modules. Ces derniers seront produits en série plus uniforme et plus importante que jamais. Ils se retrouveront également sur les premiers vaisseaux à destination Martienne. Cela concerne aussi les scaphandres, les équipements de survie. Les Russes apportent leur savoir-faire dans tous ces domaines.

Faisons un bond dans le temps : Nous voilà en 2130. Une première station orbitale Jovienne, à plus de deux ans de voyage de la terre. Pas le moindre secours à en attendre avant cette date. Et ce qui vaut pour Jupiter vaut aussi pour ses satellites. Aussi, l’expérience combinée de l’ISS et de la première base Martienne vont être extrêmement précieux. Une telle base, orbitale ou terrestre, doit être autonome pour deux ans au moins. Cela entraîne des redimensionnements d’infrastructure qui sont autant de migraines pour les ingénieurs chargés d’y réfléchir. Deux ans.

Cartes sur table, si l’humain tient, comment le matériel peut-il subsister ? Aucun sous-marin ne reste deux années d’affilée en mer : Le matériel à besoin d’une révision, l ’équipage de relâcher la pression mentale. Alors beaucoup pensent sérieusement au tout-automatisé. La raison leur donne l’aval des gouvernants : N’est t’elle pas la solution la moins coûteuse, dans tous les sens du terme ?… Alors ce sera Joveye, arrivé sur place en 2123. Mais celle-ci va démontrer la possibilité d’installer des stations orbitales dans la couche interne de l’atmosphère Jovienne, où l’on rencontre, à une certaine profondeur, mais au milieu de masses nuageuses colossales saturées d’électrons et de vents proprement cataclysmiques, une pression d’une atmosphère, rendant toute pressurisation inutile, une température variant entre –60 et 30°c, et … beaucoup d’oxygène. Que l’on ne rêve pas, ces conditions ne se retrouvent pas sur ses filles. Or, pour alimenter l’ogre méthanier en cuves et en nouvelles stations, Io, Europe, Ganymède et Callisto pour ne citer que les plus importantes, sont susceptibles de devenir des bases minières et sidérurgiques de première importance. On ne peur envisager de bases à leur surface que pour une durée supérieure à deux ans, autant d’autarcie absolue. Et cette fois la présence de l’homme n’est plus souhaitée. Elle est indispensable. Alors naissent les premières bases coloniales, les plus importantes en vérité car elles ont pour rôle de permettre l’établissement d’autres bases et de faciliter le développement de colonies de plus de 5000 individus.
Il y a trois niveaux de type de colonie, et cette typologie varie peu depuis :

La première " base " n’en est pas une, il s’agit de la sonde tellurique qui vient se poser sur la surface et l’explore grâce à des robots. Puis, puisque rien ne remplace l’oeil humain, la première implantation coloniale prend la forme d’une petite structure de recherche basée autour de 6 à 8 colons. Une petite équipe de spécialistes qui ne nécessitent pas autre chose que trois modules principaux et une serre. La serre pour l’alimentation fraîche, pour la captation du CO2 surnuméraire et pour l’oxygène, les autres modules pour l’énergie, le recyclage et les commandes, les parties à vivre. Un petit atelier complète l’ensemble, ainsi qu’un véhicule pressurisé et un petit rover biplace ouvert. Le tout ne nécessite que quelques parachutages ( dans le cas d’une atmosphère réduite ), où quelques freinages aux gaz. Rien d’insurmontable. Une telle base était conçue pour procurer une autonomie supérieure à un an et demi, restait le facteur psychologique. Il devenait impérieux d’agrandir l’espace vital des équipes coloniales. Le meilleur remède à la dépression et à la neurasthénie était de s’immerger totalement dans le travail, avec une motivation pour les premiers arrivants, construire ses propres lieux de vie, améliorer son propre confort. Cela profitait à soi mais aussi à la communauté dans son ensemble, donc aux équipes suivantes.
Ces préoccupations étaient celles des colons du deuxième type de base, celle de 50 colons et plus. Sur le principe, la structure de base s’appuyait sur le premier type, avec une question d’échelle. Pour 50 colons, on devait mettre en place environ quinze modules, les relier entre eux, les connecter de façon à ce que l’on puisse circuler de l’un à l’autre sans souci.

C’est le concept d’économie d’échelle qui à servi à faire tomber le prix de conception et de fabrication des modules dits " standard ". Voici la description de l’une de ces " citernes " comme on les surnomma très vite dans le jargon des spationautes :

" Elle doit permettre à six astronautes d’y travailler en apesanteur sans se gêner, et pour ce faire, mesure quatre mètres de circonférence pour douze de long. En réalité, la partie interne n’est perçue que sur une épaisseur de trois mètres. La partie restante est une double cloison qui joue le rôle de coque de sécurité ( la dépressurisation est l’ennemi numéro un ), et de rangement cloisonné pour des citernes d’eau, des recycleurs, une petite réserve de vivres lyophilisés, un système de cuisine et un sanitaire, un équipement de douche et une petite pile à fusion pour l’énergie du bord. En théorie, un module est conçu pour héberger cinq spationautes durant un mois en parfaite autonomie… Surtout, chaque module cylindrique doit posséder deux sas mâle / femelle adaptable dans toutes les situations, permettant une grande souplesse dans l’assemblage des macrosystèmes Ces sas, des ouvertures permanentes en principe lorsque les modules sont connectés, mesurent cinquante centimètre de diamètre, afin qu’un individu de corpulence moyenne puisse s’y glisser facilement, et sont dotés de portes latérales qui peuvent en obturer l’accès en cas de détection de dépressurisation. Gare à celui qui se trouve dans le passage à ce moment car cette fermeture est instantanée. Ces systèmes ont leur importance dans l’espace, mais dans une station basée à terre, avec une pesanteur réelle, elles présentent plus d’inconvénients que d’avantages. " Mais le vieux système était maintenu pour la bonne et simple raison qu’il était plus économique que de développer des structures spécifiques, à charge, comme il a été dit, aux colons d’y parvenir avec les ressources locales ; des structures d’accueil plus rudimentaires, mais aussi plus vastes et donc plus confortables.

Le troisième type de base concerne une échelle déjà plus ambitieuse, puisque elle doit permettre l’établissement " à vie " de plus de 2000 colons. Cela nécessite de sérieuses infrastructures qui ne peuvent prendre corps qu’après les réalisations du gros œuvre par les équipes du deuxième type de base. En vérité, à partir ces chiffres, on parle désormais de " station ". Si l’on résume l’activité des équipes de la première implantation, destinée à la recherche des meilleurs sites d’extraction minière, celle de la deuxième catégorie mérite toute notre attention :

Dans ce cas, on ne parle plus de base " d’exploration " mais de base " d’ extraction ". Si ce mot ne recouvre pas toutes les réalités, il résume l’activité principale de toute base de 50 colons environ : Permettre le développement d’une industrie conduisant à la construction de structures d’accueil plus importantes. Une équipe comprend cinquante colons, envoyés selon leur situation originelle, en couples ou célibataires. Ce qui importe individuellement parlant, c’est la compétence. En envoie rarement des familles sur place, pour la bonne et simple raison des conditions de vie très confinées du lieu, néfastes au bon développement d’un enfant. De plus, les colons disposent d’un temps libre plus important mais aussi d’une plus grande disponibilité. Ce dernier facteur ne doit pas être négligé quand la compétence d’un seul permet la survie du groupe entier. Les séjours courts ( moins d’un an ) par des équipes tournantes sont de toute façon une réalité courante pour toutes ces bases.

Parmi ces colons, on note l’existence de corps de métiers adaptés à un poste, à un module en particulier, mais les compétences sont interchangeables. Certes, chaque colon est spécialisé dans un domaine particulier, mais il doit s’intéresser aux autres disciplines du bord, ne serait-ce pendant son temps libre. Ceci permet notamment en cas de coup dur, de disposer de suffisamment de personnel médical. C’est d’ailleurs dans ce domaine que sont les plus souvent admises des compétences croisées de la part des colons. Tous reçoivent une formation générale, leur présentant les différents aspects de la vie dans ces milieux si particuliers et le minimum de connaissances requises pour faire fonctionner les systèmes dont leur survie dépend. L’interchangeabilité parfaite n’existe pas, mais la complémentarité et l’aide potentielle toujours. Une communauté en milieu si hostile est systématiquement très soudée.

Il n’y a pas de direction à proprement parler dans une base, mais il y a au moins un membre de la communauté qui se charge de gérer les équipes, grâce à des systèmes de communication et vision en temps réel ce personnage est un coordonnateur. Il doit veiller à ce que les secours arrivent très vite en partant du meilleur endroit, et de manière plus générale, à sa responsabilité mise en cause dans un grand nombre de décisions concernant la mise en œuvre de systèmes, le remplacement d’une personne, le règlement des différents, les politiques générales d’exploitation, la veille au rendement, les arbitrages… Il joue le rôle d’un capitaine. Cependant cette charge lourde par excellence doit être impérativement partagée. Aussi, pour toutes les décisions importantes, les colons se réunissent dans un des modules communs. Pour les décisions en " collège restreint ", qui doivent êtres prises rapidement, la communication permanente des colons aussi bien dans la base qu’à l’extérieur est d’une praticité évidente. Ce gestionnaire doit être assisté par deux personnes, lesquelles jouent respectivement des rôles de juriste, de communiquant extérieur, et de psychologue de la colonie, d’intercesseur. Il existe un module de commande au sein des bases de ce type, en général située au sommet le la structure et qui, le cas échéant, dispose de larges baies vitrées. Mais pour éviter tout risque de décompression, la très grande majorité des modules n’ont aucune ouverture sur l’extérieur sinon leur sas. Toutes les " fenêtres " qui donnent aux colons l’impression de voir l’extérieur n’existent pas en tant que telles :Ce sont des écrans connectés à des caméras extérieures.

Les salles de commandes font appel à des caméras panoramiques qui donnent une vue d’ensemble de la zone extérieure, parfois si complète qu’elle couvre presque l’intégralité de la surface interne du module, donnant l’impression de se trouver dans le vide. La direction est donc tripartite. La pratique à prouvé que c’était un système fiable. Pour la prise de décisions importantes, il n’y a pas de module assez vaste pour accueillir les 50 colons. Ainsi, les deux qui servent de réfectoire sont réquisitionnés. Les décisionnaires affectionnent d’ailleurs l’heure des repas pour la décision politique car les stress sont amoindris et permettent de se focaliser sur l’essentiel dans une atmosphère détendue.

Autre postes importants, les services médicaux, comprenant trois membres permanents, dont l’un deux à une solide spécialité psychologique. Ils officient dans un module unique, mais disposant d’une unité opératoire en cellule d’isolement bactériologique, d’un scanner et de deux lits supplémentaires. Ses capacités sont réduites, aussi, selon le lieu concerné, et sa dangerosité, certaines bases pouvaient avoir deux voire trois modules dédiés aux services médicaux. Trois modules de survie, trois spécialistes, ont également un rôle vital sur chaque base :

L’unité de recyclage est de loin le système le plus crucial puisque de lui dépend le contrôle de pression de la base entière, en injectant au besoin du gaz, mais aussi de sa composition et de sa teneur en éléments pathogènes, ainsi que de l’hydrométrie des modules. C’est un doublon des systèmes existant déjà dans la double-coque de chaque module, mais avec des capacités d’oxygénation supérieure. Chacun dispose de bacs fixateurs de gaz carbonique, lequel est refroidi, concentré et reconverti en liquide, ce dernier servant à alimenter une pile à fusion, laquelle alimente en lumière et en chaleur la bio-unité photosynthétique du bord. Cette dernière, identique aux packs de ceinture des combinaisons extérieures des colons, se compose schématiquement d’une unité génératrice de lumière, laquelle alimente des microalgues bioréceptrices à superproductivité photosynthétique, et de gaz recyclés dans le système de respiration général, comme l’azote et l’argon.

L’unité du traitement des eaux est aussi vitale car chez elle arrivent tous les liquides souillés pour recyclage, selon un procédé classique très ancien. Mais cette unité perd vite de la valeur car en général de l’eau " naturelle " est réceptionnée sur place par séparation des éléments, en grande quantité sur la plupart des mondes colonisés. Ceci nécessite cependant des distillateurs, qui du fait de leur rusticité peuvent êtres produits sur place par les colons. Ce module, le reste du temps, se charge de collecter toutes les boues d’ épuration et les chauffe, les déshydrate, avant de les stocker pour les unités hydroponiques.

L’unité énergétique est elle aussi indispensable. Pour tous les besoins de la base, chaque module devrait être énergétiquement autonome. Cependant, lorsque de trop grands nombres de systèmes fonctionnent de concert le déficit énergétique est comblé par ce module, connecté l’ensemble. Ce dernier permet aussi de charger les moteurs de la plupart des véhicules et machines utilisées. Le technicien qui en à la charge doit donc surveiller la bonne marche d’une massive pile à fusion d’hydrogène, solution fiable et éprouvée.
Autre unité très importante, sur le long terme, les deux modules hydroponiques. Ces derniers ont la double charge de produire de l’oxygène et de nourrir l’équipage en produits végétaux frais. Un seul spécialiste se charge de ce travail, relativement calme, mais que demande la plus grande attention. L’équilibre biologique hors-sol est une science qui ne s’improvise pas. Il à en outre à sa disposition les moyens de créer des espèces végétales inédites et gère au mieux la population d’insectes qui assurent une charge cyclique dans l’équilibre biologique du milieu. Ce spécialiste n’est pas chargé de l’alimentation du bord : Cette charge est tournante et confiés à des colons qui disposent d’un module servant e stockage et de cuisine. Ce dernier se situe en général à proximité immédiate des réfectoires.

Le bilan établi donne donc la compétence de 10 colons, et l’existence nécessaire de 18 modules*, sachant que un ou deux constituent l’antenne médicale, un pour la salle de contrôle, un autre pour l’unité énergétique, l’unité de recyclage de l’air, la cuisine, deux réfectoires, une salle de sport et une salle commune ( polyvalente ), et cinq de salle de repos communes ( prévues pour dix colons ), deux modules à cabines ( pour les couples ), une citerne d’eau pure (désoxygénée), et deux salles agropodes. Les quarante autres colons sont en fait dévolus au fonctionnement de la communauté et ponctuellement sous les ordres des différents personnages précités. Par exemple, lors de la pose du câblage et des canalisations entre les modules, une vingtaine de colons travaillent de concert sous la direction du spécialiste du recyclage, des communications et de l’énergie. Cette communauté bien soudée va devoir, lorsqu’elle est la première sur les lieux, construire les premiers ateliers permettant une sidérurgie lourde. La première des priorités : Fondre des matériaux, produire des structures très simples de recouvrement, dans le but de concevoir des hangars et auvents de grande taille ( en général plus de cent vingt mètres de long par trente de large et dix de haut. ). Le premier servira à héberger les machines-outils produisant des pièces pour la grande fonderie. Ces machines-outils sont en général débarquées par le vaisseau en même temps que l’équipage et les conteneurs les hébergeant sont conçus pour être démontables et constituer un hangar servant d’entrepôt et d’atelier à la fois ( six conteneurs constituant un hangar assez vaste, mais non pressurisé. ). Le second de ces hangars, pressurisé, hébergera les colons dans des conditions de vie bien meilleures. La motivation de l’équipage pour y parvenir est donc tout particulière.

La grande fonderie à une importance fondamentale : Non seulement elle va permettre de produire des lamelles d’acier d’un seul tenant de plus de trente mètre de long, constituant le toit souple du hangar, mais aussi des pièces de cloison massives, des chambres de sas, des modules entiers, des pièces pour véhicules… L’autonomie pour tout ce qui est rudimentaire. Cependant la conception de structures plus complexes demandant des machines-outils plus élaborés, ceux-ci doivent êtres produits grâce à une matrice reconvertissant les sous-produits de la fonderie. Cette matrice, trop délicate pour être produite, est également déposée dans un conteneur au début de la colonisation. Avec la fonderie originelle et la matrice, les colons peuvent en effet produire tout ce qui est nécessaire à leur survie à long terme. Mais bien entendu l’approvisionnement de ceux-ci dépendent de l’extraction effectuée par les équipes chargées de la prospection en minerais. Ces derniers disposent d’une flotte de cinq véhicules dont deux massifs, disposant d’une unités de survie pour quatre membres, deux simples véhicules de liaison rapides, et un tracteur-bulldozer.

Sur le modèle de ces hangars, un troisième peut être mis en chantier, avec suffisamment de place pour héberger un grand bassin halieutique, et des terrains superposés pour des cultures agropodes, et de la volaille en batterie. Ce dernier va donc améliorer grandement l’alimentation : Jusqu’ici les colons doivent se contenter de rares agrumes et de plats lyophilisés réhydratés. La construction de chacun de ces grands hangars est d’une simplicité biblique : Une grande excavation rectangulaire, s’enfonçant à trois mètres de profondeur, est construite sur le plan de base du hangar. Ce dernier va être élaboré en y plaçant les grands lattes d’acier au dessus de l’excavation, chacune prenant appui sur le talus. Chaque grande latte est donc cintrée et placée grâce à une grue, construite grâce à la fonderie. Lorsque toutes les lattes sont assemblées, elles sont méticuleusement soudées et barrées par des renforts latéraux. Puis les deux façades sont bâties, les raccords soudés, et les seules issues deviennent des chambres de sas. Puis toute la partie interne du hangar est soigneusement vitrifiée à très haute température, jusqu’à avoir la consistance du granit, et imperméabilisé grâce à un mince filet de fibres organiques nanométriques obtenu par recyclage et tressé en un maillage serré. Ce dernier ne laisse passer que les plus petites molécules. Cette " bâche " est ensuite recouverte à son tour par un tamis de terre ou du béton, selon la destination du bâtiment. Il ne reste plus qu’à l ‘équiper comme les modules d’une unité énergétique et une unité de recyclage de l’air ou d’autres équipements, et de le pressuriser.
Une équipe pouvait durant la seule année de son séjour planétaire, mener à bien tous ses objectifs et parvenir à mettre en place quatre ou cinq hangars avant que n’arrive la seconde équipe. De sorte que la suivante se contentait d’augmenter la capacité d’accueil de la colonie, et à trouver de nouveaux sites d’extraction. De cette façon, une base pouvait passer en une dizaine d’année de cinquante à plus de mille deux cent colons. Sur certaines planètes, les conditions étaient suffisamment clémentes pour favoriser la construction d’un abri translucide, une serre gonflée ( par pressurisation ), avec une surface beaucoup plus importante pour les cultures.

Note sur les modules :

Merveilles de technologie produites en série, les Modules sont les briques élémentaires des stations, vaisseaux et bases : C’est l’unité fondamentale d’habitation en milieu hostile. Leur origine remonte aux temps anciens de la colonisation spatiale, lorsque c’était la taille de plus gros lanceurs qui déterminaient les dimensions maximales admissibles d’une de ces unités. Chaque nation avait son modèle, et il y avait peu de compatibilités avant le début du XXIème siècle. Il faudra attendre l’extension de l’ISS et la construction des premiers vaisseaux à destination de mars pour concevoir une norme respectée par tous. La création de l’agence spatiale Internationale, la SIA, fut un grand pas en avant vers la standardisation et la production industrielle du matériel à destination de l’espace, par compétition de sociétés privées, lesquelles devaient cependant offrir le plus de garanties. Les budgets s’en trouvèrent allégés et contribuèrent à donner un coup de pouce supplémentaire aux projets de 2020-2050. Mais il faut attendre 2045 pour que l’on définisse réellement le type de module utilisable. Là encore, on s’appuyait sur la nouvelle génération de lanceurs asiatiques, Indien, Pakistanais, Malaisiens, Australien, Coréen, Chinois, Indonésien, pour fixer une taille et un poids maximal. La standardisation va faire ainsi apparaître un modèle qui va perdurer jusqu’en 2250, date de nouveaux progrès et découvertes de première importance qui vont révolutionner ces derniers :

Les modules 2045 mesuraient 9 mètres de long par 3 de circonférence. Ils intégraient une double coque pour parer aux rayonnements néfastes comme aux micrométéorites. Ils étaient pourvus d’un sas à chaque extrémité, mais sans chambre de décompression, place oblige. Ils disposaient d’un système de recyclage d’air et d’eau propre mais dépendaient de panneaux solaires pour l’énergie du bord. En cas d’accident séparant l’un de ces modules des autres, une décompression rapide s’ensuivait. Rapidement, on installa des volets disposés en lames de chaque côté du sas. En cas de signe de baisse de pression, en deux dixième de secondes, ce dernier était solidement obturé. Gare à celui qui se trouve à ce moment en passage d’un module à l’autre !. Suite à cette modification, on intégra un système d’énergie propre, car un accident prouva qu’un module ne disposant que de batteries risquait de ne plus chauffer, l’habitacle, privé en outre de lumière, et bientôt d’oxygène. Le temps qu’un mission de sauvetage se mette en place, c’était la mort assurée pour ses occupants en moins d’une semaine.


Rapidement de nombreuses initiatives furent prises pour améliorer la sécurité, notamment la possibilité d’une survie plus longue à bord. La nouvelle norme 2250 ne fait qu’entériner tous les changements technologiques qui participèrent à une sécurisation maximale des modules, avec cependant un bémol : La conquête spatiale est menée par des consortium industriels, sous le patronage de la SIA, mais libres de commander les options de sécurité qu’elles désirent, en dehors des minimas obligatoires. Certains équipages sont mieux lotis que d’autres, mais ils n’ont en général –et par bonheur- pas le loisir de le savoir. Dans le cas d’un module dotés de tous les raffinements de survie comme, à l’autre bout de l’échelle, de confort, on trouve en premier lieu une pile à fusion froide d’hydrogène.

Cette dernière à une durée de vie dépassant trois ans. Elle alimente tous les besoins énergétiques du module. Ce dernier à vu des dimensions enfler, du fait notamment de sa production en chantiers orbitaux, et de lanceurs de nouvelles génération. Avec 16 mètres de long pour quatre mètres vingt de circonférence, il offre une meilleure habitabilité. Sa double-coque à été portée cette fois à un mètre, laissant donc un espace habitable réel de trois mètres vingt.

Cette double cloison renferme donc la pile à fusion et ses réserves, un système de balise communicante, un système de détection, de petits réacteurs d’appoints pour manœuvres, des réserves de vivres lyophilisés pour un mois et pour cinq astronautes sans rationnement, un kit de culture agropode ( permettant, à partir de graines et de bacs, de produire rapidement des espèces biologiques produisant des fruits et des agrumes ), le sempiternel système de contrôle de température, de pression et d’hygrométrie, le recycleur de liquides et le recycleur d’air, une citerne de cent litres d’eau pure, la double cloison est constituée de feuilletages de Mindium, réputé assurer une bonne protection contre les impacts par son architecture moléculaire, comme les contaminations et rayonnements venant de l’extérieur, jusqu’à un certain point.

Ces modules disposent également d’un Kit médical assez complet, permettant des interventions bénignes, un système sanitaire, et une bâche d’un usage très particulier mais exceptionnellement d’une importance cruciale, puisqu’ appliqué sur la partie interne du seuil d’ouverture du sas, il constitue une sorte d’antichambre de décompression de fortune pour une sortie dans l’espace. On à jugé bon, pour effectuer une réparation à l’extérieur du module, de le doter de deux combinaisons assez rudimentaires, avec un pack photosynthétique. En cas de dépressurisation, il est possible d’intervenir soit à l’extérieur, soit dans la double cloison, dont les panneaux internes sont démontables.

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