Brunnej

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Il est paradoxal que des civilisations néoprims, refusant toutes technologies, et même l'écriture, donc la transmission du savoir, finissent par oublier un passé déviant et par s'inventer une mythologie qui en plusieurs siècles aboutisse à ce que l'une des "tribus" en arrive à réinventer la civilisation. le cas Jaurasien est typique de cet état de fait. Les Jaurasiens, "oubliés" par les colons expansionnsite, partis en masse en 4230 de leur monde afin de chercher une nouvelle planète à coloniser, sont restés à l'état de tribus durant 550 ans, jusqu'à ce que l'une d'elle, intriguée par les ruines des cités de jadis, se pose la question de la civilisation, et commence un travail de recherche et de réflexion sur le sens de celle-ci. Cela aboutira à l'une des premières "néo-civilisations" locales, avec une technologie équivalent à l'âge du bronze sur terre.

En 5231 fut fondée sur le pays des lampares ( ancien empire Sélarien, archipel de Môkwâw üsed, dans les Mätmutti ), la ville de Brunnej, sur les rives de l'Islayttä, par des marchands de la route du sud. La ville comptait six siècles plus tard plus de 200 000 habitants, et se dota d'un roi en la personne de Priddon Aywiykien, vainqueur des olympiades en 5835. Les habitants d'alors n'étaient pas regardants sur les aptitudes politiques de ses dirigeants. Le dernier gouverneur de la ville, Koldattö Denah, fut lynché par la foule suite à de graves accusation de collusion avec l'empereur de Maysenne. la cité, soucieuse de sa pospérité économique et de son indépendance, fit front des taxes imposées par l'empereur et se dota d'un Roi en la présence de son champion afin de défaire l'armée que ce dernier se préparait à envoyer mater les habitants.

Priddon fut en effet digne des éloges que l'on fit sur sa personne, et fort de son charisme, mit sur pied en 5836 sa propre armée avec les volontaires de la ville, les paysans enrôlés et surtout des mercenaires du Sud. Le sort des armées impériales se joua à Kampönâth, à 25 Km à l'ouest de la cité. Tactiquement supérieur, Priddon défit les impériaux, mais il ne se contenta pas de cette victoire. Il fait ramener les prisonniers à Brunnej, qui furent livrées à la vindicte populaire. Il fut ensuite assassiné par son frère cadet, lequel imposa son ordre de fer. C'est le dernier fils de la famille, demi-frère incestueux qualifié naturellement de batard par les autres, qui mit fin à son court règne sanglant. Pour le remercier, la population lui construsisit un palais, un peu au Nord de la ville. Sous le nom de Priddon II, ce dernier périt dans une partie de chasse en 5862. C'est son fils qui monta sur le trône, Priddon III. Ce dernier montra un goût prononcé pour le faste mais délaissait les affaires du Royaume, revenu en pratique au gouverneur qu'il nomma, Alstastus Byarood. Corruption, dilapidation des finances et disette rendirent très impopulaire ce gouvernement. Le propre fils de priddon III se montra virulent sur les affaires du Royaume. Convaincu par son premier conseiller, Byarood, le Roi fit alors déchoir son fils de ses droits et le fit bannir.

En 5883, le fils se rebella ouvertement et monta avec les mécontents et dissidents l'assassinat du gouverneur. Ce fut chose faite en 5886. Le fils, monté en force avec ses troupes au palais, forca son père à le reconnaître et à abdiquer en sa faveur. Il le fit empoisonner quelque temps après. Le fils parricide monta donc sur le trône en 5887 sous le nom de Priddon IV, mieux connu sous le surnom de "Priddon le bourreau". En effet, si dans un premier temps il fut très populaire, gérant les affaires avec dicernement, il se lança dans un suite de conquêtes des terres voisines, y compris sur le territoire impérial, ramenant à chaque fois des masses de prisonniers, ainsi qu'un collossal butin. En 5892, l'empereur avait décidé d'en finir et lui envoya son meilleur général, Abraxus, pour remettre sur le trône un cousin éloigné de son père. La bataille s'engagea sur le champ de Balrottha, au nord-est de la ville. Les forces d'Abraxus, techniquement supérieures, semblaient l'emporter devant les conscrits et volontaires de l'armée de priddon. Mais à la fin de la journée, alors que la décision semblait revenir aux impériaux, les forces d'Abraxus furent prises à revers par la cavalerie des Mayrangh, 12 000 hommes d'une tribu du sud réputés pour leur cruauté et leur efficacité, achetés par Priddon. Ils mirent en déroute les impériaux, mais Priddon ne s'en contenta pas, et fit remonter son armée vers le nord, désormais désarmé, prenant coup sur coup les villes de Triynhün, Lakjosâ et Ghunäp, ne s'arrêtant que devant les murailles inexpugnables de Vrantusi.

Il fit une masse de prisonniers considérable, estimée à plusieurs centaines de milliers d'hommes, femmes et enfants. Ces deniers furent conduits comme ceux des razzias précédentes, au palais de Brunnej. Ce dernier avait singulièrement grandi depuis. les prisonniers en question lui avaient bâti depuis plus de dix ans sur un vaste site de 50 hectares une véritable cité Royale comptant cinq palais et un temple, entouré d'une muraille, enfermant parcs et jardins idylliques. Priddon avait pris l'habitude d'envoyer les pauvres de Brunnej se réapproprier les terres ainsi razziées, se garantissant des populations fidèles loin de son territoire. Par la suite, Priddon confia les affaires du Royaume au Prince, et se retira dans son palais jusqu'à la fin de ses jours. Ce n'est qu'après son déces que l'on comprit ce qu'étaient devenus les centaines de milliers de prisonniers. Priddon avait fait creuser sous ses palais d'immenses caves aménagées à partir des cavernes existantes, qu'il uilisait pour enfermer aussi bien ces paysans et villageois razziés que ses propres dissidents politiques. Car le passe-temps de Priddon, la raison pour laquelle il disparaissait du palais souvent, était pour s'adonner à un plaisir sadique et insatiable. Une armée de bourreaux masqués, dans la confidence, hommes de mains, conseillers, généraux ou simples commerçants venaient s'exercer à l'art de la torture sous toutes ses formes. Sur ce point l'invention dépassa tout ce que l'on pouvait imaginer de mémoire d'homme.

Les visiteurs de passage étaient toujours surpris des murs des palais comme incrusté d'un ivoire fait de très petites pièces ressemblant à s'y méprendre à des dents. Il s'extasiaient chaque matin, comme pour saluer le soleil, que les fontaines des parcs explosent de pourpre et colorent les bassins. De cette histoire naquit un dicton populaire: "Rouge comme l'Octave en aval de Brunnej"...

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