SIRIUS  (Alpha du grand Chien)

 

En tout premier, Sirius frappe par sa luminosité.

Située à 8 AL seulement, c’est une étoile dite «double», comme il y en a tant d’autres, un couple composé d’une étoile bien plus jeune que le soleil, massive et plus chaude, de type spectral A1V, ce qui correspond à une densité modeste, avec une température de surface tournant aux alentours de 8 300° K, doublée d’une naine blanche, Sirius Bêta, du type DA2, le restant d’étoile mourante de type A2, Dont la taille dépassait largement celle de Sirius A, sa « fille » en quelque sorte. Sirius A, comme il fut démontré par la suite était largement constituée des couches externes de ce qui avait été une géante rouge, et n’en subsistent rien, du fait de cette éternelle loi gravitationnelle. Cette double étoile en outre est également proche, moins que dans le cas d’Alpha du centaure mais cet écart pèse peu dans sa ronde gravitationnelle, les écarts de proximité de Sirius Alpha sont largement compensées par sa brillance. Cette dernière devait fournir, avant même toute mission automatisée, une « île » stellaire dont l’influence de rayonnement supposée était favorable à la colonisation et à la terraformation de cinq à dix planètes telluriques. On imaginait pour le 4ème millénaire que Sirius deviendrait le grand système rival de la terre, bien plus peuplé et plus prospère. Or, en 3485, en lieu et place d’une sonde, on vit un immense vaisseau à propulsion AMAT, transportant 40 colons qui s’évertuèrent à chercher les mondes potentiellement vivables, et qui rendirent des conclusions peu encourageantes. Ce fut la « déception du siècle » selon les commentateurs de l’époque : 
            Sirius possède 9 planètes, ce qui semble peu comparé à sa brillance exceptionnelle: En tant que « moyenne » blanche ( type A1 ), couplée à une insignifiante naine blanche, très proche d’elle, sa chaleur et sa luminosité dépassent de loin les conditions requises : Environ 0.8 fois plus petite que le soleil, Sirius dispense ses 8750° mesurés en surface à son système. Ce dernier devait être à la hauteur de sa maîtresse, mais tel ne fut pas le cas. 

La première, Sirius-1, est une tellurique comparable à Mars en termes de dimensions, mais plus proche que mercure par comparaison : C’est un enfer invivable dépourvu de toute atmosphère, sinon un mince rideau de gaz soufrés, car à l’instar d’Io pour Jupiter, Sirius-1 souffre d’une instabilité géologique consommée. Le volcanisme y est des plus virulents, et sa face ne possède aucune trace de cratère. Sa rotation étant rapide (6 heures), il était impossible d’y installer quelque base que se soit, du fait d’une exposition à des températures extrêmes : plus de 350° en surface à l’équateur, sur la face éclairée.

 
            Sirius-2 est également assez proche de l’étoile, et de taille plus proche de Ganymède, satellite Saturnien. Mais elle est pour le reste comparable en tous points à Mercure. Une base unique y fut aménagée en 3612. Bien qu’utilisée par quelques bases de mineurs, la planète n’a jamais dépassé le cap des 50 000 colons, population recensée en 4250.


            Sirius-3 sera en revanche plus intéressante. Placée sur une orbite plus proche que celle de vénus, elle ne possède aucune atmosphère et reste un désert brûlant, de masse supérieure à celle de la terre : Diamètre équatorial : 18 260 Km. Sa gravité est donc supérieure, prés de 1.9. Ceci posera des problèmes d’adaptation à ses colons. Sa rotation est de 17 heures seulement, sa révolution de 255 jours. Ses reliefs restent impressionnants, le Wilfangen culminant à 13 456 mètres au-dessus du niveau moyen. Une base y fut établie en 3582, la première base permanente et autonome véritable, autre qu’un assemblage hétéroclite de modules provisoires. Cette base, établie dans la plaine de Lammekinde, comptait déjà à cette époque, après son inauguration, et prés de 70 ans après qu’Igliesia Ramos mit le pied hors du premier module, environ 1560 colons, descendants de la première mission. Il sera maintes fois question de la terraformer, mais sa proximité stellaire était un facteur insurmontable. Toutes les simulations échouèrent, et les plus échevelées et dispendieuses ne furent pas retenues. Au final, la planète s’orna de nombreuses bases et villes, stations et autres, disposées dans tous les lieux peu soumis aux rayonnements. Sa population resta longtemps inférieure à 3 millions. Son activité industrielle restera prioritaire, couplée avec la présence de fixateurs artificiels de CO2, indispensable pour éviter un fatal effet de serre.

           Sirius-4, de toutes, semblait, par dépit, la plus intéressante. Située fort loin des trois premières, elle se plaçait en plein dans la zone de viabilité, sur une orbite comparable à celle de la terre. Cependant, et l’écueil était de taille, elle possédait un rayon à peine supérieur à celui de la lune, et de ce fait il aurait été saugrenu d’imaginer de terraformer un monde possédant une pesanteur dix fois inférieure à celle de la terre. Monde grevé de cratères et désertique, sans atmosphère et à l’activité géologique faible, Sirius-4 restera un nid de colonies industrielles, un de plus. Sa population, au faîte de son activité, s’équilibrera autour des 540 000 colons en 4255. 


SNOLANE, Alias Sirius-5; Un destin hors du commun :


l'espoir :

Possédant un diamètre sensiblement égal à la terre ( 13 260 Km ), une rotation en 23 heures et une révolution ( année ) en 338 jours, Sirius-5 possédait un pedigree idéal. De plus, son activité géologique était modeste mais réelle et elle possédait un semblant d’atmosphère riche en CO2. Mais elle se situait à la limite extrême de la zone de viabilité, elle était en effet sur une orbite comparable, mais bien plus lointaine en réalité, à celle de Mars. Les colons de la première mission s’enquirent donc de la possibilité d’installer une première base, ce qui fut fait en 3587. Deux cent ans plus tard, la base était devenue une ville, cinq autres existaient désormais, ainsi que dix-sept bases. L’industrie y était d’autant plus florissante qu’elle était dégagée de toute obligation écologique en matière de rejets, le but étant d’obtenir un massif effet de serre. Les meilleures simulations s’avéraient toutes pessimistes sur l’avenir de la planète car elles mettaient en exergue le fait que l’équilibre, le fameux et sacro-saint équilibre biosphérique, était situé sur un terrain dit « polaire », avec des températures moyennes d’environ –55°, en été et à l’équateur, et moins 120° partout ailleurs. Tout océan aurait été gelé, et Sirius-5 ne pouvait donc pas compter sur du plancton pour assurer sa production d’oxygène par photosynthèse. Pour le reste, l’eau se figeant en glace partout, le sol étant compacté en permanence en profondeur et la neige recouvrant tout, il était inenvisageable d’y implanter des espèces végétales, même très résistantes, tels des lichens sur les parois rocheuses ou la neige n’a pas de prise.

Pour ces raisons, la terraformation ne fut pas ajournée mais modifiée : On devrait en fait maintenir un effet de serre permanent grâce à l’activité industrielle et aux processeurs, lesquels devaient rester en activité afin de maintenir la chaleur nécessaire, et contrebalancer la proportion d’oxygène et d’azote dans l’atmosphère. C’est à ce prix seulement que l’on put envisager de la rendre humainement habitable. Sa terraformation commença lorsque tout l’infrastructure industrielle fut prête, en 3790, quelques mois après que la terrafomation de Procyon-1 ne débute. Cette dernière s’étala jusqu’en 4020 environ, fait remarquable quand on songe aux moyens disponibles. En 4020 en effet, le gouverneur de l’état de Yobene convoquait les médias afin de se présenter, en simple pull de grosse laine, à l’extérieur, en compagnie de ses assesseurs et des responsables des trois plus grands consortiums responsables de la transformation atmosphérique. Mais dans les faits, la situation avait évolué : Maintenir artificiellement la chaleur atmosphérique à un niveau comparable à celui de la terre relevant de l’impossibilité pratique, on trouva le compromis de maintenir en activité moins de la moitié des processeurs initiaux, lesquels brûlaient le méthane importé des géantes gazeuses du système. La production génétique d’espèces photosynthétiques à haut rendement jouait également un grand rôle. Cependant, on dériva volontairement vers un état plus naturel, et de fait, Sirius-5 devint comparable à Mars, l’étendue et l’âpreté climatique en plus.

 Harimeln, Snolane. La capitale planétaire équatoriale est un véritable nid d'aigle, perché à 3500 mètres et entièrement façonnée de carboplastique.

De Sirius 5 à Snolane :

            En 4020, en effet, on pouvait respirer plus ou moins facilement à la surface de la planète, cependant, l’air était glacé. En effet, au final, les températures vont se stabiliser, s’établissant autour de 20°c en été à l’équateur et –95°c en hiver aux pôles. De ce fait, avec une salinité artificielle obtenue par des centaines de milliards de tonnes de sodium en provenance de Sirius-1, l’océan unique de la future Snolane, restait apte à la navigation, et bien plus important encore, au développement de milliards d’espèces marines, dont les organismes responsables de la photosynthèse. Quant aux espèces végétales, elles ont pu recouvrir l’essentiel des terres émergées non prises par les neiges et les steppes stériles et complètent l’apport oxygéné. Il existe ainsi une « ceinture verte polaire », qui donne d’ailleurs son nom aux seules grandes régions boisées de ce monde, Nogribel et Sugribel. Son nom ultérieur provient d’un référendum destiné à donner une réelle personnalité à ce monde, à l’époque même ou la terraformation ne s’était pas achevée. Snolane est donc issu du vieux terrien Snoland, « terre des neiges », selon la description la plus courante employée. Au début du VIe millénaire, Snolane atteint son milliard d’habitant. Ce sera, malgré elle, une vaste terre agricole et d’élevage destiné aux innombrables colonies industrielles du système Sirius. Mais son économie florissante grâce à ses conditions de vie et aux hautes technologies implantées sur place, ainsi que l’accueil officiel du pouvoir politique fédéral Siriusan en 4042, avec la fondation de cette nouvelle fédération, ont fait de ce monde le centre de tout le système. ( Voir le chapitre de l’histoire de Snolane )

Carte Schématique Mercator de Snolane

Texte texte texte


Les géantes gazeuses Siriusanes :

 
            Sirius 6 à 9
sont tout à fait comparables, respectivement à Neptune, Saturne, Saturne et Jupiter, sur le plan de la composition chimique, mais pas des dimensions, car Sirius-6, dépasse le diamètre Jovien, tandis que Sirius-7 possède une masse inférieure de 40% à celle de Saturne, tandis que Sirius-8 dépasse de 20% le diamètre Jovien, et Sirius-9, très éloignée (prés du double de la distance terre-Neptune !), un rayon inférieur à celui d’Uranus. Pour cette dernière, sa composition chimique diffère sur le plan de sa répartition et de l’immobilité de ses limbes. Des stations d’exploitation y seront envoyées dés 3850. Ces quatre gazeuses possèdent un cortège impressionnant de satellites, 13 pour Sirius-6, dont deux, S6D et S6G correspondent au diamètre de la lune, les autres étant de modestes planétoïdes. Tous recevront quelques bases minières, et une «population» de colons en alternance inférieure à 25 000. Sirius-7 possède en revanche 16 satellites principaux, dont 3 possèdent un diamètre comparable à Mars. Très éloignés, ils restent des mondes glacés et hostiles, recouverts de cratères et au volcanisme absent. Sirius 7d, le plus grand de tous deviendra Saliothsah, célèbre pour être la patrie de Riandh Neva, le fondateur de la dynastie Trull en 4659.

Sirius-8, la plus grande de toutes, et la plus véloce ( tempêtes de méthane inédites, vents soufflant à prés de 600 Km/h, responsables de formidables orages magnétiques), possédant une cour de 28 satellites, rien de moins, mais seulement deux, S8D et S8E, de dimensions et de masse comparables à Io et ganymède, respectivement. Connue d’abord comme Sirius 8e, Brashin, la plus vaste, va être le théâtre d’un affrontement épique entre factions rivales et l’une des rares guerres dans laquelle des armes soniques et bactériologiques furent massivement employées, lesquelles décidèrent d’une interdiction absolue de la part de la fédération et un encadrement sévère des activités de recherche dans ce domaine.

Sirius-9 enfin, ne possédait que trois satellites, de modestes astéroïdes. Sirius-7 et 8 possédait d’immenses anneaux de glaces et de poussières, d’une largeur stupéfiante ( prés de cinq fois le diamètre de ceux de saturne ), et justifieront une implantation industrielle et commerciale, La glace renferme en effet des gaz plus ou moins rares. 

Les noms tirés de la mythologie étant réservés commercialement à un consortium visant les mondes du système de Procyon, les planètes du système furent renommées en 4052, pour fêter l’anniversaire de la fondation de la fédération Siriusane, d’après des noms de scientifiques et de personnalités locales célèbres. Ainsi, Sirius-1 devint Dehra, Sirius-2 Nakin, Sirius-3 Hoboll, Sirius-4 devint Donner, Sirius-5 resta Snolane, Sirius-6 Pandrachim, Sirius-7 Santagata, Sirius-8 Golcùk, et Sirius-9 Stampen. Leurs satellites respectifs ont étés simplement numérotés suivant les noms des planètes principales. Au bilan, le système Sirius ne comprend qu’un seul monde réellement habitable pour l’homme, mais un monde hivernal, âpre, Snolane. On comprend mieux la déception légitime de l’humanité à cette date. Celle-ci devait bien vite s’estomper avec le destin plus heureux d’étoiles apparemment moins favorisées, et dû au hasard, et surtout à terme, du perfectionnement des vols hyperspatiaux.

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