ALTAIR ( Alpha Aquilae )


 
Autre astre d’importance dans la fédération, puis amené à jouer un rôle majeur au sein du futur premier empire, Alpha de l’Aquilon, à 16.77 années-lumières était l’une des rares étoiles très brillantes situées dans la proche banlieue terrestre, un titre partagé avec Sirius. Mais contrairement à cette dernière, Altair, de type A7V était une étoile unique, ce qui était déjà un bon point en terme d’habitabilité potentielle. Moins massive que la terre, blanc-bleuté, cet astre dispensait généreusement sa luminosité intense ( et ses radiations ) aux mondes de son système. Contrairement à Sirius, mal lotie sur ce point, Altair était généreuse en mondes potentiellement hospitaliers. A ce titre, elle allait faire mieux que toutes les autres découvertes jusque là.

 
Altair-1, future Jaysaran, était une petite tellurique carbonisée par sa proximité orbitale. En revanche, Altair-2 à 5, étaient placées dans la ZCH, et donc parfaites à terraformer. Il y avait également deux géantes gazeuses, très riches en satellites, puisque la première, Altair-6, considérable, en possédait 64, et Altair-7, 37. Les observations, plus tard confirmées par des sondes, contribuèrent à faire connaître son extraordinaire potentiel aux Consortiums qui furent nombreux à se disputer ce marché. En fin de compte, la fédération accorda en 3530 une concession à six groupes qu’elle devait choisir selon leurs projets respectifs. Ne disposant pas à l’époque d’autres moyens de propulsion que les turbines AMAT, capables de permettre un voyage en 350 ans, le vaisseau devait être construit grâce à un accord passé entre ces différents concurrents, mettant en commun leurs ressources pour construire le plus grand vaisseau-colonie jamais vu, nourrie par l’influence d’un mouvement religio-scientifique alors en pleine expansion, les « ensemenceurs », apportant la lumière de la vie sur des mondes désolés. Si quatre des six consortiums étaient Martiens, deux furent choisis sur Terre, afin de mieux représenter la diversité de l’humanité.  

 

 

Le voyage, médiatisé à outrance, commença après la mise en service du « Lifitbinger », une déformation populaire du vieux standard Terro-Martien « Apporteur de la lumière de la vie ». Cet nef spatiale dépassait tout ce qui avait été produit jusque là. Avec une longueur de 65 kilomètres, dont une bonne partie destinée à la séparation entre les quartiers d’habitations des colons et l’enceinte propulsive, il pouvait embarquer plus de 16 millions de tonnes de matériel, pour un poids total de 35 millions. Il y avait à bord 85 000 colons en hibernation, et des équipes de 550 colons en hibernation alternée, chargés du contrôle du vaisseau. Sa construction, autour de la lune, s’était échelonnée de 3532 à 3541, et il partit donc après trois ans d’essais, en 3544, pour arriver sur place en 3882. Il entra aussitôt dans le système de la gazeuse Atair-7, et déposa deux bases plus pour exploration que pour résidence.

Les premiers colons Altairiens, furent donc ceux de ces satellites glacés. Le voyage se poursuivit, une nouvelle communauté fut établie sur Altair-6H, son plus gros satellite, qui en fera un monde prospère à partir de peu de moyens. La première base d’importance fut attribuée aux colons de la Censtel, ce fut Altair-5, puis Altair-4, la plus vaste de toutes, fut attribuée à la vieille Glostar ( Global Star ), Altair-3 à la Terrafinc, et Altair-2 à la Marcolgo. Altair-1, peu habitable, fut donnée à Ertcolco, bénéficiant cependant d’un bail de 250 ans sur les mondes autour d’Altair-7, un bon placement, Altair-6 devant être gérée en commun. Les principaux groupes étaient donc tous comblés, et eurent quelques surprises avec les évènements survenus dans les politiques et les aléas de la concurrence au sein de Solsys et de leurs maisons-mère. Afin d’éviter tout amalgame fâcheux, on décida de maintenir en l’état ces différentes unités. Mais bien vite, une autorité fut élue afin de mettre en commun des institutions et de permettre de se détacher de l’influence ou de la politique des maisons-mères, ce qui fut considéré comme une véritable hérésie au sein de la fédération : Depuis toujours, la rentabilité à long terme est ce qui poussait les grandes compagnies privées à entreprendre les investissements gigantesques nécessaires à telles entreprises. 

Il est vrai que plus de trois siècles étaient passés, pendant lesquels les compagnies à l’origine du projet avaient considérablement évolué et rentabilisé leurs investissements, et les colons en s’investissant totalement dans ce projet de fonder de nouveaux mondes étaient peu enclins à reverser les bénéfices de leurs premiers acquis. Dans les faits, ce n’était pas de cette façon que cela se passait, car il y avait des accords sur longues périodes, concernant le début d’une réelle prospérité des mondes colonisés, toujours après terraformation. Le principal bénéfice étant toujours la possession de nouveaux territoires, qui fit plus tard que les groupes tentaculaires nés de cette bataille de titans industriels, arbitrée par la fédération, changèrent de dimension, capable à présent, dès le 39ème siècle, de prendre en charge la colonisation d’un système stellaire entier. De sorte que ce type de conflits ne pouvait plus survenir. Mais dans le cas d’Altair, il s’agissait d’un précédent. Pour la première fois, des colons financés par des groupes privés refusaient de leur retourner leurs investissements de manière directe, allant jusqu’à refuser de financer la construction d’une porte hyperspatiale, jalon nécessaire à la liaison avec ce monde. Cela s’expliquait par le fait que les équipements nécessaires à la construction de cette « Stagett », devaient êtres produits sur place, avec les machines–outils disponibles, ce qui constituait un investissement en temps et en moyens que l’Altair Colcom jugea déplacé dans un bref délai. Initialement prévue pour une ouverture en 3915, elle fut régulièrement reportée, à la grande colère des consortiums Sunites (de Solsys).  

Les Altairiens, engagés dans une terrafomation finalement très commune, faisant peu de cas des anciens consortiums dont l’autorité décrut en même temps que s’accrut celle de l’Altair Comcol, désormais seul pouvoir démocratique à l’échelle du système. Ces évènements avaient eu pour origine les débats passionnés auxquels se livrèrent les équipes du Lifitbinger durant les siècles de ce voyage, informés en temps réel des déboires et des transformations de leurs groupes d’origines. A partir de 3760, tous étaient d’accord pour concevoir à l’arrivée un système de gestion commune. Les uniformes et le carcan des normes de leurs groupes d’origines avaient étés oubliés depuis longtemps, laissant place à une farouche volonté d’indépendance. Le « plan de bataille » des différents groupes de colons, affectés à telle ou telle planète du simple fait qu’ils appartenaient au drapeau d’une compagnie, et cette dernière les ayant déjà affectés à telle ou telle phase de terraformation de la planète appartenant à leur compagnie, tout ceci vola en éclats devant les relations qu’entretenaient ces équipes alternées, gérant en commun leur seul moyen de survie, et ceci quelque soit leurs badges et la couleur de leurs uniformes. De ce fait, la défiance vis-à-vis des consortiums, était transmise à leur arrivée aux colons en hibernation, qui à leur réveil se trouvaient eux-même très classiquement, très loin de leurs proches et psychologiquement dans un état « Cortésien », un néologisme issu de l’histoire ancienne terrestre, lorsqu’en faisant brûler ses vaisseaux en abordant le nouveau-monde, le conquistador Cortez condamna ses hommes à aller de l’avant.

 Altair-1, Jaysaran :


        Tous les noms qui suivent devaient être des attributions purement non-signifiantes, des inventions verbales destinées à être agréables à l’oreille, mais à la suite de la transformation de Delmina en Nujamaca, ces noms ont adoptés une sémantique. La langue Altairienne, née des brassages de populations au sein du système en à décidé ainsi. Jaysaran, donc était une sorte de « Mercure », largement irradiée, mais cependant assez proche de l’étoile pour ne pas avoir de rotation. Lui présentant toujours la même face, sa face cachée pouvait bien entendu être utilisée pour installer des dômes, ce qui fut rapidement fait, sous le patronage de l’Ertcolco, la compagnie terrienne, entre-temps passée sur terre sous le contrôle du Martien Global Star. De ce fait, les instantes dirigeantes de l’Ertcolco n’eurent rapidement d’autre choix que d’adhérer pleinement à la « Frepofaltair », l’assemblée qui succéda à la commission de colonisation provisoire de l’étoile. Celle-ci devint l’ Altanatun en 3993, l’union des Nations d’Altair, ou ANU. En 4260, il y avait vingt dômes géants pour une population de 650 000 colons. Au premier million, en 4310, ils se rebaptisèrent Jaysarans, ce qui signifie plus ou moins, la signification exacte s’étant perdue, « Paradis de l’ombre d’Altair ». Les Jaysarans se désolidarisèrent très tôt de leurs « frères » de l’autre bout du système, puisque appartenant à l’origine au même consortium, ces derniers développant leur propre voie civilisationnelle. Bien que leurs dômes présentent un intérêt certain, les Jaysarians « natifs » seuls restèrent, ceux qui avaient leur patrimoine génétique mélangé à des souches Semiungravids. Les autres émigrèrent en masse vers Altair-2 et 3.

 Altair-2, Teilat : Le monde-désert.

 
        Teilat aurait pu signifier « L’aurore aux doigts de Rose », une constatation de la teinte très particulière de son atmosphère d’origine, dont la composition était en effet rôsatre. D’autre part, les « aurores » sont fort longues sur Teilat, puisque cette grosse tellurique ( 13 200 Km de diamètre ) à une rotation/journée de 127 jours terrestres, ce qui fait que ses habitants sont plongés dans la nuit pendant un mois et demie. Ceci pouvait faire penser à la situation singulière de vénus, dont la terraformation venait tout juste de s’achever. L’année/Révolution de Teilat, elle, était de 262 jours, soit environ 9 mois. Ceci conduisit à adopter un calendrier proche basé sur une division locale des heures du système universel, organisant le tout sous formes de « décades », mineures, majeures, médianes, etc.… La journée au sens habituel était ainsi assimilé à une année, et les « journées » locales, des divisions des 4 périodes principales, de 31 jours terrestre chacune, leurs 744 heures séparées en 5 décades de plus ou moins 150 heures. Ces dernières étaient elles-mêmes 6 « jours » locaux. Ce qui donnait, « 5ème jour de la décade ascendante du lever », ce qui signifiait le tout début de l’aurore. Ce particularisme précieux convenait à merveille à ses habitants, qui après une classique période fonctionnaliste liée à la terraformation, chercha des singularismes et se plongea dans une très haute opinion de sa valeur artistique, fondée d’ailleurs sur d’indéniables talents et une académie de renommée interstellaire. La fixité de l’évolution des couleurs du ciel permettait en effet de se consacrer plus facilement à une méditation contemplative.

 
D’Altair-2 à Teilat:

La terraformation se déroula sur trois phases distinctes. Il y eut d’abord la première base, puis les études du terrain, des meilleurs sites. La planète elle-même, géologiquement active ( une centaine de volcans en activité ), dégageait de telles masses de CO2 qu’elle était un véritable piège à effet de serre. Cependant, sa jeunesse faisait sue son climat ne s’était pas encore dégradé à tel point que toute vie y état impossible : La pression, de 5.5 ATM, était encore supportable, et la chaleur au sol, 185°c en moyenne, pouvait être facilement ignorée grâce aux protections thermiques modernes. De sorte que c’est en 3887 que commença la recherche des meilleurs sites d’implantation des bases sidérurgiques et des futurs processeurs. Un accord fut passé avec les chantiers de Milenog afin de pouvoir mettre en exploitation une dizaine de stations orbitales d’extraction chargées de préparer le travail en filtrant le CO2 par milliard de mètres cubes à la seconde. En 3915, ce dispositif était opérationnel. Il y avait alors 32 000 colons sur Teilat, et les premiers processeurs étaient à l’étude, les moyens industriels suffisant à les bâtir. A partir de 3922, graduellement, les processeurs furent mis en activité, tandis que douze autres stations orbitales venaient en complément poursuivre le travail de filtrage engagé. En 3945, la pression était déjà tombée à 3 ATM, la température à 152°c. Lorsque la dernière tranche de processeurs entra en fonction en 4110, la population avait franchi la barre du million d’habitants. A cette époque, et depuis déjà près de cinquante ans, Altair-2 était pour tous, « Teilat ». Les simulations démontraient qu’elle pourrait avoir de vastes surfaces océaniques capables d’héberger des espèces à haut rendement photosynthétique, mais aussi que sa chaleur en surface et l’absence de terres fertiles, la condamnaient à être un immense désert, et ceci une fois le fameux équilibre climatique atteint.


Autour de ces prévisions, les Teilates envisagèrent, alors même que débutaient les pluies diluviennes, une civilisation basée sur les spécificités désertiques de leur monde, et en même temps sur les longues périodes nocturnes qu’il devait traverser. A ce moment, les innombrables mondes virtuels fédérés en un seul, basé sur la géographie de ce monde, aboutit à la meilleure démonstration de ce qui était possible et souhaitable. Cette civilisation naquit donc virtuellement, et au moment de la sortie du « pot au noir », la fin du déluge, en 4280, on disposait déjà d’un plan d’urbanisation optimisé. Cette planification n’excluait pas les innovations architecturales nées de la confrontation avec des réalités humaines parfois divergentes du modèle original. Toujours ce facteur humain. Néanmoins, il fut établi très tôt une réelle appréhension des dimensions futures du désert, car contrairement à Vénus au relief tourmenté et à la géologie très active, Teilat semblait plus à même de favoriser les grandes étendues désolées. Les deux océans, de modeste superficie, étaient bien entendu envahis par des espèces photosynthétiques à haut rendement, mais les zones côtières, et seulement en partie, étaient favorables à l’apparition d’une flore mieux qu’anecdotique. Teilat c’est aussi les « Oasis ». Basés sur d’authentiques résurgences souterraines, elles offrent autant de d’îles de verdure au sein de l’enfer de sable. Les habitants de Teilat eurent tôt fait de se grouper sur ces côtes et dans de larges bandes autour des rares fleuves issus des quelques chaînes de volcans de ce monde. Mais chaque Oasis était exploité avec entendement par tout les groupes humains qui en découvraient le site. Des familles, puis des dynasties naquirent avec pour fief ces fameux oasis au milieu du désert. Mais ces derniers n’étaient pas qu’un simple puis au milieu de palmiers-dattiers : Il y avait des véritables lacs, mais aussi des Ergs, aux contreforts suffisamment vastes, abrupts et hauts, pour attirer et concentrer l’humidité.


Sur le plan culturel, ces simples constatations climatiques entraînaient un certain intérêt pour les cultures orientales ou nomades traditionnelles. Ce mélange entraînera un certain esprit, un certain code de l’honneur, de vie en société, rigoureux mais extrême dans ses contradictions. On observe surtout un rythme de vie très singulier, basé sur la saison du réveil, la longue aurore « aux doigts de rose », puis la saison sèche, longue d’environ deux mois et redoutable pour tous ceux qui ont à l’affronter car la température au cœur du désert dépasse fréquemment les 80°c. les habitants se calfeutrent ainsi chez eux et ont développé une véritable culture troglodyte, afin de profiter de la cruelle lumière pour leurs besoins quotidiens, dans des cavernes artificielles ou naturelles aménagées, un concept qui sera poussé très loin, et redécouvert par les archéologues en 8500 de l’ancien ère. Le crépuscule est la période des semis, des réjouissances, car succède à la canicule une longue nuit rafraîchissante ( la température tombe à 10°c en moyenne… ), accompagnée de pluies diluviennes qui régénèrent la nature stockée naturellement en attendant l’aurore, la période du mûrissement et des récoltes. Ces rythmes biologiques et spécificités ont obligée à créer des espèces totalement inédites, dont un biotope artificiel et néanmoins complexe car basé sur une faune et une flore interdépendantes de plusieurs centaines d’espèces, de milliers en comptant les variantes locales. Il faut noter aussi, que la colonisation s’étant établi sous le patronage officiel de la Marcolglo, une compagnie martienne de deuxième ordre, avalée depuis, ses habitants auraient dû avoir le type scandinave, par le simple fait de leur affectation. Cependant comme on l’à vu, les autorités Altairiennes décidèrent de passer outre et de laisser aux colons le choix de leur affectation, ce qui en arrangeait d’autant plus qu’il y avait des floraisons de couples « mixtes », Martiennes-Terriens et inversement qui s’étaient formées au début de cette aventure. ( voir civilisation Teilate ).


Altair-3, Nujamaca : Une Jamaïque planétaire.

       Si Nujamaca, célèbre dans doute la fédération, à acquis ce titre, c’est sûrement en partie pour l’excellent compromis qu’elle fit pour éviter de tomber dans le cas de Teilat, car le désert est pauvre par nature. Les colons Nujamaciens ( ou Nujam, plus simplement ), étaient sous le patronage théorique et officiel de la Terrafinc. Ce dernier était à l’origine bien moins pourvu financièrement et technologiquement que la Marcolglo qui dirigeait Teilat. Mais les autorités Altairiennes y affectèrent autant de ressources que nécessaires, faisant fi des propriétés d’un ou de l’autre groupe. Cette politique pragmatique associée à un solide bon sens et à une grande patience, le « sacrifice de six générations pour le paradis vert » comme il à été dit par l’un des grands historiens Nujam, consista en fait à attendre que ce monde soit soumis à des pluies diluviennes plus longtemps, afin d’insister sur les masses aquatiques. La climatologie finale en fut donc inclinée vers une tropicalité évidente. Proche de son étoile, elle ne pouvait qu’en subir les effets. Il faut noter, qu’elle avait, pour son diamètre inférieur de 200 Km seulement à Teilat, et donc aussi proche de la gravité idéale que possible, des reliefs autrement plus importants avec une activité géologique plus faible. Sa rotation était de 76 heures, ce qui était très acceptable, sa révolution s’effectuait en 305 jours. Le calendrier terrien put donc être adopté avec quelques menus aménagements : Par mesure de facilité, le « jour » est basé sur ces 76 heures, les mois étant répartis en en éliminant quelques uns, ce qui est aussi le reflet de la relative indifférenciation des saisons, se bornant à une saison sèche et une saison des pluies. Chaque mois local pourrait compter en effet 90 jours terrestres, et il ne s’en trouve que quatre, en réalité de 72 à 80 jours.  

 

Actualités - La série - archives - Dictionnaire
Contact - Liens - Infos juridiques - l'auteur