CIVILISATION TERRIENNE:
Si l'histoire de la terre est la seule possible pour l'humanité jusqu'en 1969 de l'ancienne ère, elle change lorsque que l'homme le quitte pour tenter de vivre sur d'autres. Aussi, l'histoire de la Civilisation Terrienne prend une toute autre dimension après cette date, car commencent des rapports avec les mondes colonisés, d'abord au sein du système solaire, puis au sein des premières étoiles, puis du premier Empire, qu'elle est naturellement amenée à dominer, par tradition, alors que dans les faits le vrai pouvoir est ailleurs. La plupart des historiens s'attachent à décrire l'histoire Terrienne comme, en premier lieu, celle de la mère de l'humanité, puis d'une mère avec les mondes de Solsys, ses relations difficiles avec son fils aîné Mars, ses relations privilégiée et une affection reportée sur Vénus tandis que mars fuyait le foyer pour courir l'aventure autour d'autres étoiles. Cette comparaison familiale illustre bien cette histoire, et se confirme par la suite. La terre, alors même que la famille s'agrandit, possède toujours cette aura, cette affection dans le coeur des humains expatriés, parfois mutants à l'instar des Ungravids ou des Delfins, pourtant physiologiquement peu adaptés à son environnement. Car la Terre à acquis ses lettres de sagesse, elle s'est mythifiée avec le temps. Sa domination spirituelle du premier Empire n'est qu'une autorité de façade, dans les faits le vrai pouvoir se partage entre les Colons issus des entreprises Martiennes. Avec la fin du premier empire, ( et de l'ancienne ère ), sa valeur à été tellement décuplée qu'elle est sanctuarisée, massivement dépeuplée. Entre deux est arrivé le "faiseur de mondes" ( Womaker ), qui réplique la Terre aussi fidèlement que possible autour d'étoiles les plus lointaines. Le Terre ne se visite, depuis bien longtemps, que virtuellement, et ses copies virtuelles abondent, d'époques différentes, sur chaque univers virtuel planétaire.
A côté des débuts de l'exploration spatiale (1970-2400):
Ne revenons pas sur ce qui à été dit concernant la colonisation des mondes de Solsys. La Terre ne commence vraiment ses révolutions propres qu'en 1970. Pourquoi cette date et non 1945, toujours de l'ancienne ère? Il est vrai qu'à cette époque l'humanité sort de son conflit le plus mondialisé et le plus sanglant de son histoire, une rupture d'époque qui verra aussi bien les dernières charges de cavalerie que la bombe atomique. Cette dernière marque ce que l'on peut appeler l'ère nucléaire. Une révolution aussi bien dans la doctrine militaire, puisque l'équilibre des puissants se fait désormais sur la terreur qu'inspire ces armes de destruction massive, dans ce qu'on appellera la Guerre froide et qui maintiendra jusqu'en 1990 un équilibre fragile entre les deux superpuissances aux idéologies politiques et économiques antagonistes. Le "moins mauvais des systèmes" en sortit vainqueur avec la déliquescence du second, lequel prouva que la collectivisation n'était pas fiable.
Cette révolution s'effectue également dans le civil puisque ce nucléaire alimente en énergie bon nombre de foyers, au côté du charbon et des énergies fossiles, dont l'importance sera sans cesse croissante. Puis on commence à y renoncer, en même temps qu'apparaissent les premières préoccupations en matière d'environnement. Le dérèglement mondial du climat au début du XXIème siècle, et le réchauffement prouvé de l'atmosphère, avec des conséquences dramatiques sur les océans, vont permettre d'envisager une autre mode de développement durable.
Sur le plan Diplomatique, après le refus et la révolution d'une majorité de la jeunesse en 1967-73 contre un "ordre moral" lourd instauré par la génération de la guerre, et le poids de la terreur nucléaire, entraîneront un rejet de la guerre et une méfiance vis à vis de toute forme de Nationalisme, qui devient désormais l'apanage des jeunes Nations du monde "en voie de développement" des ex-colonies du Sud de la planète. Car une bipolarité issue de l'imposition d'un modèle politico-économique artificiel issu des pays du Nord va provoquer une césure durable et plonger des populations du monde dans la misère.
En 1970 une invention va bouleverser les rapports de l'homme avec la technologie,
c'est pourquoi cette date est à mettre en résonance avec l'ère
nucléaire. Si l'exploration spatiale n'aurait pu se faire sans le concours
de l'appareil militaro-industriel des grandes puissances, le succès
de ces entreprises est largement dû à l'usage de calculateurs
puissants, qui vont amener l'humanité à l"ère de
l'informatique, puis généralement appelée l'ère
numérique. De sorte que le plus grand fléau à craindre
trente ans plus tard n'est pas tant le péril nucléaire ou chimique
ou même bactériologique mais bien le péril électromagnétique,
qui aurait pour conséquence de détruire toutes les bases de
données numériques sur lesquelles fonctionne le monde du XXIème
siècle. Economie, savoir, organisation, information, tout disparaîtrait,
renvoyant l'homme à l'âge de pierre, selon l'image à la
mode en ces temps. Mais l'ère du numérique, qui entraîne
de nombreuses possibilité de création, est aussi celle de la
prédiction cybernétique. Le principe en est que l'on inonde
d'informations un ou plusieurs supercalculateurs programmés selon un
schéma très large et souple, lesquels peuvent prévoir,
hors tout impondérable, la marche du monde dans des projections diverses,
testant des scénarios extrêmement complexes en nombre de paramètres.
Par le couplage fiabilité/précision des informations et puissance
de calcul, les autorités qui en bénéficient ont ainsi
artificiellement un don de prescience. Cette capacité de projection
va être vitale pour mettre en place des politiques à long terme,
notamment en matière d'environnement, et ceci sur un calendrier nécessairement
déconnecté de l'alternance politique ou des vues à court
terme, dictées par un souci électoraliste ou de rentabilité
financière.
La nature des sujets abordés était bien entendu tributaire de découvertes scientifiques ou d'évènements naturels ou humains ( par exemple, un grand tremblement de terre ou des attentats terroristes de grande ampleur comme ceux du 11 septembre 2001 ). mais en bénéficiant de logarithmes intangibles, de modèles de fonctionnement statistiquement crédibles, les gouvernants disposaient du moyen de lutter contre les fléaux à venir et de privilégier certains aspects de la société, notamment par une intervention budgétaire. C'est ainsi que face aux lobbies du pétrole et même en présence de nouveaux gisements et réserves, des crédits très importants furent alloués à l'énergie thermonucléaire, à la fusion d'hydrogène, en plus des énergies renouvelables. Le développement durable commandait aussi, devant l'ampleur des dérèglements et catastrophes climatiques, de la brusque hausse de températures, alors même que l'on prévoyait une nouvelle ère glaciaire, de ramener le taux de CO2 à un niveau acceptable. Ceci ne pouvant se faire que par la construction de structures capables de filtre l'atmosphère en fixant le CO2 plus que ne le feraient les organismes vivants, dont la masse s'accroissait en proportion plus faible, mais surtout par le reboisement et ses politiques de recherche transgénique sur de nouvelles espèces planctoniques à haut rendement photosynthétique.
De grands chantiers furent également lancés avec la mise en commun des ressources, la "fin des égoïsmes nationaux", ne venait qu'avec le renforcement des unions politiques de grande ampleur, et surtout, les générations baignant dans un bilinguisme de raison ( L'Anglais ), les rapports et la mobilité entre les anciennes nations favorisa le brassage culturel, l'incorporation des particularismes dans de plus grands ensembles. La mise en valeur du Sahara en tant que mer intérieure, l'assèchement et la transformation de la mer Baltique en terres agricoles, très fertile, furent autant de bouleversements de la carte géographiques, complétée par la réalité des grandes ensembles politiques, L'Union Fédérale Européenne, succédant à L'Europe des nations, l'Union Américaine, englobant une partie des Etats du Sud ( Mexique ), le Canada et les USA, L'Union Hispanique, regroupant autour des poids lourds que sont à l'époque le Brésil, l'Argentine et le Chili, pratiquement toute l'Amérique Centrale et du Sud, La fédération asiatique, regroupant, la Chine, la Corée, l'Indonésie, la Birmanie et l'Inde, ou encore l'Union Centrasiatique, regroupant la plupart des ex-républiques de la CEI et l'UEA, qui existait mais dont les pouvoirs se renforcèrent lors de la grande redéfinition des frontières de 2125. Tous ces grands ensembles plaideront pour un partage de ressources plus équitable mais surtout pour un usage de l'économie de marché plus responsable, notamment selon le principe qu'en augmentant le niveau de vie des populations, à très bas revenus on participe à une croissance économique véritable, en mesure de mettre un terme aux disparités de jadis. La répartition démographique plaidait pour un aménagement de certaines zones géographiques, ainsi, devant l'immigration, la fédération Européenne (EF), fut contrainte de renégocier la répartition géographique de sa superficie, et c'est ainsi que l'Espagne, sous-peuplée, se couvrit de villes nouvelles en 2100, que la Russie, intégrée dans un partenariat, céda à l'aménagement de ses vastes steppes des deux côtés de l'Oural, et que l'on envisagea de plus en plus sérieusement de fermer le détroit du Danemark pour mener à bien l'assèchement de la Baltique.
Les projections faites pour le Sahara, gorgé d'eau souterraine, était simple. En faisant baisser le niveau moyen de sa surface, il se remplirait de lui-même comme une éponge. cela nécessitait un titanesque "train de camions" chargé de transborder ce sable sur des pétroliers reconvertis, qui servirent à bétonner de nouvelles villes marines au Japon. ce "train de camions", ces derniers d'abord classiques, puis développés spécifiquement pour transporter 500 puis 1000 tonnes, et 5000 pour finir. Gigantesques véhicules, aux roues de dix mètres de diamètre, ils avaient pour ancêtre les camions de chantiers et de carrières déjà hors-normes, mais en plus disposaient d'un réacteur nucléaire, ou plus tard, d'une pile à fusion pour assurer leur pouvoir de traction. Capables de tracter dans leur propre benne, qui en basculant, devenait pelle de bulldozer, environ 1500 à 2000 tonnes et de tirer deux autres bennes, ces "convois" étaient en mesure, par rotation journalière de 250 véhicules, de sortir chaque jour plus d'un million de tonnes de sable du désert-roi. Ce projet pharaonique ne pouvait voir le jour sans des investissements raisonnés consentis par les états et à des avances de concession, un procédé rentable à plus ou moins long terme. Le système, et les camions, se retrouvèrent largement mis à contribution sur Mars et les fameux "Nustrucks" vénusiens en Titane en sont des lointains dérivés.
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