CIVILISATION DES DOMS

« Les Doms ne sont ni une religion, ni un mode de vie, mais bien un mode d’expression du paradis de l’humanité dans le milieu le plus hostile. ». ( Jiro Xhuen –Histoire de la Civilisation Grinellienne, 11 560 UT ).


Les dômes ne sont, rapportés à la plus stricte matérialité, l’habitat communautaire le plus vaste, le plus rudimentaire et le plus complexe à la fois de tous ceux qui virent le jour dans la longue histoire humaine. Avant le dôme, il y eut le module, habitat spatial en apesanteur, il forme le premier type d’hébergement humain en milieu totalement hostile, et ce dès le XXeme siècle. Le LEM des missions Apollo sur la Lune à été accessoirement le premier habitat extraterrestre. Ensuite, avec l’exploration humaine de Mars, puis son exploitation et enfin sa terraformation, il fallut inventer de nouveaux concepts d’habitations locales. Ce dernier terme comprend évidemment toute la problématique. Pour qu’un habitat de ce type puisse être construit, il nécessite une niveau de technologie et de réalisation hors des moyens réduits des colons. Importé depuis la terre, il coûte particulièrement cher et limite les perspectives d’extension de la colonie. De sorte qu’il est devenu indispensable de donner aux colons les moyens de leur autosuffisance industrielle, d’une part, et de la conception d’habitats communautaires plus rudimentaires tout en étant adapté à des conditions environnementales bien plus hostile que sur terre, les températures, la pression, notamment sont les principaux facteurs de difficulté lors de toute conception d’habitat.

Nous ne reviendrons pas sur la mise en place d’une colonie, ceci à déjà été traité dans la note concernant l’organisation des bases. En réalité, durant plusieurs siècles, les colons vont s’employer à construire les bâtiments les plus simples et les plus vastes possibles, avec en ligne de mire, leur autosuffisance alimentaire. De par la difficulté à produire des pièces d’armature suffisamment grandes, ces dernières sont parfois encore importées, puis rapidement, des matrices à fusion sont mises en service pour remplir ce rôle. Elles-mêmes formatant les dimensions de ces pièces, les bâtiments sont au départ des déclinaisons des pièces standard, des demi-arches de huit mètres de long.

Raccordées, elles fournissent une surface couverte de 16 mètres de large sur une longueur variable. Les colons en effet produisent eux-même le revêtement. S’agissant de champs, de rangs d’espèces d’agrumes, ces hangars en longueur conviennent bien. Mais lorsqu’il s’agit de bâtir des habitats communautaires, l’idée du dôme se fait très rapidement jour. Un dôme, par sa forme, évoque inconsciemment le forme d’hébergement la plus réconfortante pour l’esprit. Les arches métalliques se prêtant bien à ce type de construction, des « oursins » recouverts de tôle grossière constituent la base de ces derniers.

Ce qui se fait sur mars peut se reproduire sur d’autre mondes à moindre pesanteur et à pression plus faible. Ainsi, sur la Lune, ces structures ne posaient aucun problème de construction, du fait de la relativité des masses, et un petit groupe de colons pouvait sans moyens techniques élaborés, bâtir ce type de structures, sachant que deux paramètres étaient à prendre en compte, les faibles forces appliquées à la structure du fait de la faible pesanteur et à l’opposé, des forces de compressions internes dues à l’atmosphère artificielle. Le dosage des différents paramètres de façonnage étaient donc sensiblement plus complexes. Sur bien des mondes, les forces de compression interne étaient beaucoup plus à craindre pour la solidité de la structure que tout le reste. De fait, on eut souvent recours à des structures gonflables, maintenues au sol par des câbles d’acier assurés par des pitons. Cette technique butait sur un écueil, celui de produire sur place de grande quantités de résine polymérisée, de polyester ou de polypropylène. Seule la culture en masse d’espèces végétales hyperproliférantes, transgéniques, permettaient de pallier, de même que la décomposition à haute pression de toutes les productions organiques locales, collectées, assuraient de pouvoir produire localement un plastique de qualité exploitable. Les choses ne commencèrent à évoluer vraiment lorsque furent construits des fours-matrices sidérurgiques capables de délivrer toute type de pièce à la commande. Des ateliers existants de très grande dimensions permettaient déjà de souder des arches de dimensions largement supérieures. Au cours du XXIIIème siècle déjà, la taille maximale en largeur des hangars agricoles interminables avait plus triplée. On pouvait enfin mettre sur pied, après l’aquaculture et les élevages halieutiques, la plus délicate des formes d’élevage, celle des caprins et de la volaille. Ces derniers ne nécessitaient que peu de place relative. Il fallait en outre veiller à la régénération des sols et surtout à des mesures d’hygiène tout particulièrement draconiennes : Un épidémie qui survient dans une colonie lointaine, c’est l’incendie dans un bateau au milieu de l’océan.

La véritable révolution en la matière survient en introduisant les premiers cyberorganismes grégaires, constituant une société du type formicole. Rudimentaires, organisés selon une hiérarchie et des rôles rigides mais indépendamment adaptatifs, ils forment une société autonome, et cependant dévolus à un but ultime, la construction, non d’une termitière, mais d’un dôme géant, une structure constituée avec de la silice locale retraitée sommairement et agglomérée en masse. Ces organismes avaient une raison d’être préférables à tout autre méthode de construction : Ils se déclinaient en trois classes, les matriciels, des « usines » à cyborgs, des coordinants, chargés de la supervision entre les groupes, et les ouvriers, sans qui rien ne se ferait. L’achat d’un seul matriciel suffisait, avec quelques ouvriers, à fonder une colonie de ces cyborgs formicoles ( Antcybers ), capable à terme, en se multipliant avec les ressources disponibles, à atteindre le nombre voulu pour construire des dômes d’un format entièrement inédit. Les « dômes » en question sont en fait de véritables chapes de silice agglomérée en une gigantesque couverture , parfois soutenue par des colonnes en position axiale, et pouvant dépasser les 300 mètres d’envergure. Avec plusieurs milliers de ces Antcybers, un dôme de plus de 500 mètres de diamètre pouvait être érigé en moins de dix jours. Mais loin de ce contenter de ce rôle, d’autres Antcybers spécialisés pouvaient également se charger de l’isolation de la partie intérieure, notamment en imperméabilisant les entrecouches de silices destinés à faire circuler l’eau, rempart contre les rayonnements nocifs comme les écarts violents de température. Le tout devait bien évidemment supporter une pression interne redoutable, car toute la silice brute était tenue dans une résine spécifique produite par les Antcybers, qui rendaient tout l’ensemble souple. Ces derniers ont surtout existé virtuellement avant d’être testés sur terre et d’être enfin expérimentés pour la première fois en grandeur réelle en 2680, sur la lune. Equipés d’une pile à fusion froide d’hydrogène, une méthode ancienne et éprouvée, ils avaient cependant une limite de taille, celle de ne pouvoir être parfaitement autonome en matière d’approvisionnements spécifiques en matériaux, ni d’êtres autoréparables efficacement, même grâce à des millions de nanoborgs, ces derniers ne supportant pas toujours les conditions locales. Capricieux, chers, sujets a des pannes et particulièrement longs a mettre en œuvre, ces Antcybers restèrent d’un usage limité. Ils des perfectionnèrent graduellement et atteindront leur pleine efficience plusieurs siècles après, sous la forme des ARM.

Ces dômes de silice cependant, évoluèrent peu dans leur conception. Conçus comme des « nids » aptes à recevoir toute sortes d’emménagements, ils furent la base de ce que l’on appelle la « civilisation des Doms ». En réalité, ce n’en est pas une, mais une infinité, bien que ces peuples partent de conditions similaires. Pour s’en rendre compte, il faut étudier le concept véhiculé par les Dômes tel que défini à priori :

Un dôme est un espace clos, organisé de manière concentrique. Sa base, le plus souvent est creusée afin d’y enfouir une petite centrale à pile à fusion froide d’hydrogène, robuste et fiable, mais on y trouve aussi des tamis et collecteurs d’eaux destinés à la filtrer : Une usine de retraitement indispensable afin de recréer le cycle naturel de recyclage de l’humidité. Le système est automatisé et une unique personne compétente qui le consulte sur un simple terminal, afin de répondre à toute anomalie détectée par le cybrain. Ce dernier en effet à en charge la gestion quotidienne de l’équilibre bioatmosphérique du dôme. Tout est pris en charge, de la qualité de l’eau au taux d’humidité dans l’air, aux teneurs en composés volatils, à la présence d’éléments toxiques dans le sous-sol. Pour des raisons évidentes d’équilibre, le recyclage règne en maître. On ne stocke pas de déchets, on produit sur place tout ce qui est possible d’utiliser pour l’usage courant. Le confort absolu n’est ici pas à l’ordre du jour. On recherche avant tout la fonctionnalité, ce qui n’exclut pas un certain esthétisme, la pierre angulaire de toute communauté et le centre d’existence même de toute civilisation, le futile, les loisirs sont d’une importance vitale. L’oxygène et la pression sont fournis naturellement par des espèces végétales à plus ou moins haut rendement. Ces dernières ont souvent à la fois une fonction de production d’aliments directs ( pour la consommation courante humaine ), ou indirecte ( pour celle de la faune locale. ). Une bonne gestion de ce parc est donc nécessaire, puisque la production d’oxygène ainsi que celle de CO2 ne doivent pas dépasser certaines normes, non seulement pour la respirabilité mais aussi pour la pression. Le Cybrain doit être informé par un petit groupe de personnes chargées au sein de cette communauté de faire toutes les mesures auxquelles le Cybrain ne peut pas procéder. Ce dernier peut ainsi contrôler l’équilibre biologique général du lieu et ordonner s’il y a lieu d’éradiquer ou d’introduire certaines espèces de la faune ou de la flore. Ce qu’on appelait l’équilibre biologique parfait, ici artificiel car incertain, du fait du raccourci pris sur des millions d’années d’évolution et de la complexité fondamentale des échanges au sein du biotope.

Mais la raison même de l’existence d’un dôme, et de la communauté qu’elle héberge, n’est pas simplement de procurer un oasis de vie aux hommes mais de dégager des bénéfices sous la forme d’exportation de produits alimentaires à destination des autres centres productifs, notamment par exemple, les mines et stations d’extraction incapable de subsister à leurs besoins faute d’infrastructures dédiées. La population d’un dôme standard ( environ 1000 mètres de diamètre pour 200 de haut, et environ 50 de profondeur, dégageant une aire potentielle de 25 000 m2. Selon les dômes, on y trouve une prédilection pour une agriculture de masse, pratiquée en surface, et dans ce cas, les Doms se trouvent concentrés sur le pourtour de la colonne de déchargement centrale. Cet habitat en hauteur est d’implantation facilitée par la présence de nombreuses ouvertures pratiquées par les ARM en vue d’y placer des madriers de soutien métalliques. Ces derniers supportent les habitats, sur des terrasses. Toutes sont reliées par des passerelles et l’ensemble communique vers le sol en suivant une hélice. Ces habitats sont évidemment de dimensions modestes, la colonne elle-même, de 200 mètres de haut, ne possédant qu’un pourtour de 15 mètres au mieux. Ces terrasses métalliques peuvent également supporter des bacs à plantes grimpantes. Un fait important est que le climat pratiquement toujours utilisé par référence est relativement chaud et humide, ce qui permet à la végétation à croissance rapide et production importante de prospérer et de proliférer, et simplifie les contraintes d’habitation, notamment le problème du chauffage.

Ainsi, en plus de leur production habituelle pratiquée en surface, les Doms disposent de véritables vergers et potagers sous formes de nombreuses variétés de plantes grimpantes, et ces derniers suffisent largement à leur ressources alimentaires comme à celle des animaux qui en sont friands et complètent habilement leur régime alimentaire. Les hommes prélèvent leur part, sans éxcés. Il ne viendrait pas à l’idée de faire une production destinée à l’exportation. Les surplus éventuels sont stockés en cas de futur problème, et le solde termine dans une cuve surchauffée dont l’unique but est de transformer cette matière organique en plastique. L’autre manière d’en produire passe par les déjections humaines et animales, de même que les stockages de matière décomposée. Plusieurs tonnes sont ainsi disponibles à l’usage comme compost et éventuellement comme plastique organique, un composé biologique ayant les propriétés de ce matériau produit à partir d’hydrocarbures, selon toute vraisemblance, depuis des millénaires. Mais ce plastique organique à le considérable avantage d’être vivant et de ne pas de décomposer tant qu’il bénéficie de lumière et de sel humide. Il y en a des dizaines de variétés qui sont à la base du textile local. La peau humaine est son meilleur support de croissance. Tous ces concepts sont originaires de Weyran Dat, le personnage légendaire à l’origine de toute la mythologie symbiotique et le père fondateur posthume de la civilisation Grinellienne.

Le groupe social d’un dôme est responsable la plupart du temps de surfaces agricoles, mais parfois aussi de surfaces halieutiques, de bassins d’aquaculture. Dans ce cas toute la base du dôme est immergée, recouvertes de passerelles et de structures suspendues. Mais si les dômes ne se prêtent pas merveilleusement à l’aquaculture, ils sont difficilement plus utilisables encore pour pour l’élevage, du fait de leurs dimensions réduites. La construction d’un dôme doit avant tout être rentabilisée au prorata de l’espace exploitable. Lorsque l’amortissement de sa construction avait été réalisée, les siècles passant, l’utilité d’un dôme décroissait en proportion de l’exode d’une partie de sa population vers les nouveaux mondes terraformés. Les mines fermaient, de même que les stations, et bien des dômes restaient sans utilité ni besoin à priori. Les consortium qui les avaient fondés s’en désintéressaient simplement, et souvent la population de ces dômes restait sur place, bénéficiant enfin d’une réelle liberté. Des situations très intéressantes sont apparues : Les Cybrains, représentant à la fois le savoir, et le pouvoir de gestion comme de décisions sans appel, étaient déconnectés en tant que dernier éléments de la présence immatérielle du consortium.

La population faisait confiance à ses propres « sages », qui en général analysaient avec des moyens très pragmatiques et prosaïques les indices d’équilibre de leur biotope. La question de la surpopulation était ainsi la principale pierre d’achoppement : Une dôme standard, de 1000 mètres de diamètre, hébergeait une cinquantaine de Doms. Cette population évoluait bien entendu au fil des naissances, mais ces dernières étaient singulièrement surveillées par le Cybrain. On pouvait difficilement le lui cacher étant donné que les fécondations, gestations et naissances se déroulaient dans l’unique lieu de ce dôme qui soit véritablement moderne, la clinique, hôpital par la même occasion. Ce local est nécessairement connecté au Cybrain, lequel prend en charge la récupération d’un embryon surnuméraire le cas échéant. Rien ne lui échappe et il a le pouvoir de contrôler l’existence de chaque habitant de cette communauté, ne serait-ce que parce qu’il joue également le rôle de d’éducateur et possède des capteurs et caméras à travers tout le dôme, assistés par un petit millier de nanomachines. Certaines de ces intelligences artificielles étaient programmées pour envoyer une « boîte noire » recensant toutes les données prises chaque année à un collecteur de la compagnie qu’il servait.

Les moindres faits et gestes des habitants d’un dômes et « salariés » d’un consortium étaient ainsi fichés et étroitement surveillés afin d’en tirer le maximum d’efficacité. L’eugénisme y était bien entendu monnaie courante, la liberté fondamentale d’agir souvent comprise dans une marge étroite. Chaque Cybrain mettant au monde chaque nouveau membre de la communauté, il en possédait la carte génétique détaillée, et savait pertinemment vers quelle carrière il était destiné, ou s’il représentait une menace éventuelle pour la communauté, et ceci avec une très large fourchette d’appréciation. Dans la plupart de ces dômes, le moyen le plus sûr de contrôler la population était de modifier génétiquement le patrimoine de ses membres : La stérilité était donc artificiellement inscrite dans les gènes. Le Cybrain procédait à des fécondations in vitro, car les accouchements avaient depuis très longtemps disparus au profit d’une naissance par matrice, comme partout ailleurs dans les sociétés humaines développées. La plupart du temps les membres d’une communauté restaient dans le même dôme la majeure partie de leur vie, mais fréquemment, les Cybrains d’une même planète communicant entre eux, jugeaient opportun de déporter un individu ou une famille d’autorité vers un autre dôme, afin entre autres d’obtenir la meilleure gestion « génétique » des individus. C’était une forme de fonctionnalisme tolérée.

Cela permettait également un brassage génétique sain. Les réjouissances, fêtes et expressions artistiques, les loisirs et pratiques sexuelles étaient en revanches particulièrement libres et constituaient autant de moyen de contrôle indirect pour ces Cybrains qui devaient veiller au moral de la population. Cependant, toute velléité de prise de contrôle de la part de ces population étaient vouées à l’échec, du simple fait, que par la présence de ses capteurs, discrets, un Cybrain avait tout loisir de sonder les discussion et d’en prendre toute la teneur, ainsi que d’agit en conséquence. Toute l’infrastructure vitale du dôme étant sous son contrôle, la population était son otage. La particularité fondamentale de cet habitat rendait divin le rôle joué par le Cybrain.

Ces derniers contrôlaient également les accès à l’extérieur, et condamnaient toute fuite non justifiée. Le problème se posa lorsque l’un d’entre aux fut victime d’une malfonction, à une époque où les connections entre dômes se limitaient à de l »’échange d’information. Un dôme ne pouvait pas prendre le contrôle d’un autre dôme par l’intermédiaire des organes de son Cybrain. Il en résultat une dégradation rapide des conditions de vie des infortunés colons, et lorsque l’anomalie fut relevée, il était déjà trop tard. Mais cela ne refroidissait aucunement les consortium, qui procédaient à des réglages subtils plutôt que de repenser l’ensemble du système. Les médias se désintéressaient du cas de ces fonctionnels, et ces derniers étaient d’ailleurs dans l’ignorance du monde extérieur : Il n’y avait pas de connectique extérieure, pas de monde virtuelle et de réseau, seulement un organe de communication interne à ce département au sein du consortium. L’éducation reçue par le Cybrain était spécifiquement optimisée dans leur contexte. Toute connaissance concernant le monde extérieur était traitée de façon à ne pas provoquer de curiosité légitime. Une situation souvent à la limite de la légalité mais qui était la plupart du temps tolérée. Dans la plupart des dômes en effet, on cultivait avant tout l’ignorance…

Il n’est pas étonnant donc que les colons de la plupart des dômes soient restés sur place. La plupart d‘entre eux furent contactés par des personnes extérieures, des mineurs, des responsables des dernières mines et stations qui fermaient, et qui désiraient connaître ceux qui leur avaient fourni toutes ces denrées pendant des siècles. Informés, la plupart des Doms partirent, après avoir déconnecté ou détruit très légitimement les Cybrains. Certains ensembles de dômes furent ainsi privés de toute intelligence artificielle et gérées par les communautés locales qui n’avaient pas émigré. Pour diverses rasons, ceux qui restèrent, en dehors de tout contrôle, métamorphosèrent leur dôme en une véritable jungle qui ne demandait qu’à se déployer, et changèrent leur mode de vie, avec plus ou moins de réussite. Après la seconde génération, leurs dernières connaissances technologiques s’en étaient allées, et ne restaient que leur bon sens archaïque. Le plus extraordinaire, est que ces biotopes continuèrent, en dehors de tout contrôle à s’équilibrer sans catastrophe notable. Sur la plupart des planètes « oubliées » dans la marche vers les étoiles, la civilisation des Doms se mua en civilisation néoprimitive, avec des variantes qui étaient fonction des ressources et des équilibrages de biotopes locaux. On les redécouvrit avec surprise parfois deux mille ans plus tard, beaucoup pensant légitimement en survolant ces dômes sur ces planètes glaciales et désolées, qu’elles étaient fantômatiques.

 

 

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