02/07/2021: La fin de Google Cardboard


L'accés le moins cher à la réalité virtuelle

La semaine dernière je vous annonçais la fin de google daydream. Il semblerait que le plus ancien et moins onéreux Google Cardboard rejoigne cet épitaphe funèbre post-COVID. En effet, lundi dernier fuitait la fin de Google expédition annoncée au 30 juin. Or ce service était sans doute l'aspect le plus ambitieux et intéressant de Cardboard. Revenons sur la petite merveille en carton. A l'époque du rachat d'Oculus Rift, une des plus prometteuses sociétés dédiées à la réalité augmentée et virtuelle, par Facebook, Google n'est pas resté de marbre après sn aventure avec Google Glass. Des plans ont été dressés pour un projet de long terme basé sur les smartphones dans un premier temps (y compris la gamme google).

Le paradoxe et l'ironie voulaient que ce soient deux Français qui crééent une plate-forme David Coz et Damien Henry, ingénieurs a l'institut culturel Google à Paris, lors de leur 20% de "temps libre pour l'innovation". Il fut vite viral en interne avant d'être présenté officiellement lors du Google I/O 2014, conférence des développeurs Google. Un Cardboard viewer fur donné à tous les participants. Il fut révélé aussi la mise en place d'un SDK, logiciel de développemment pour Cardboard pour Android et iOS. Il permettait aux développeurs de faire un embed VR de leurs contenuse sur le web et dans leurs applications.

Jusqu'en mars 2017, plus de 160 millions d'applications Cardboard furent téléchargées. En Novembre 2019, Google annonçait la vente de 15 million de Cardboard Viewers (à la modique somme de 10 euros). Google developpa ensuite une plateforme plus avancée pour la VR platform qui deving Daydream, launcé en 2016. L'intêrét déclinant pour Cardboard, Google annonçait en Novembre 2019 que le SDK devenait open-source (voir plus loin). En Mars 2021, Les Google Stores cessent la vente des CB viewers, disponibles maintenant en revente ou stocks. A part expéditions, Google avait aussi lancé une autre initiative, Jump, le 28 Mai 2015. Il utilisait le système à 16 cameras créé en partenariat avec GoPro et une fois assemblé, pouvait être vu avec Cardboard.




Comparaison des interfaces de Cardboard et Daydream

A Propos de Google Expeditions



Google Expeditions, photo par K.W. Barrett, wikimedia CC

Une petite merveille éducative

Google, en lançant Expéditions pour sa visionneuse Cardboard VR en 2015, visait maintenant les salles de classe. Celles-ci pouvaient demander d'obtenir des Cardboard pour des "excursions virtuelles". Les visites comprenaient des panoramas à 360 degrés capturant des musées, festivals et merveilles lointaines du monde, géologiques, naturelles ou culturelles. L'entreprise a toutefois abandonné graduellement sa plate-forme Daydream VR (qui ne permettait pas d'afficher expéditions correctement), et fait de Cardboard un projet communautaire open source l'année dernière (une manière diplomatique de signifier l'arrêt de tout support).

Il est difficile de rendre compte visuellement de ce que c'était qu'Expéditions de Cardboard. Avec Feu Google Earth VR, qui permettait de passer de l'espace à n'importe coin du globe. Cette démo accessible depuis l'interface Cardboard dans sa première version et était même l'un des ses points forts. Google Expeditions fonctionnait aussi pour iOs et incluait preès de 500 Expeditions gratuites à explorer en réalité virtuelle. Chacune comprenait essentiellement des scènes panoramiques, des curriculums, des notes, et des discussion en supplement. Deux modes existaient: Guide (professeur) et Explorer (élève). Le Guide lance en classe une expédition et les élèves sont capables de la voir en 3D à travers Google Cardboard, utilisant des smartphones.

A titre personnel mes premières expériences avec cardboard ont été bluffantes et j'y ai passé des heures, réellement. Le fait de plonger au coeur d'une cellule, puis survoler le grand canyon comme une maquette, voir de nombreuses villes en mode "piéton virtuel" ave cvue 360, ça permettait de combler agréablement certaines soirée d'hiver.

Mais voilà, Google mettant fin en juillet 2021 au support de son application de réalité virtuelle Expéditions, une page se tourne. Car oui, les expériences peuvent être encore hébergées, mais le SDK, passé au domaine public, n'intéresse plus grand monde. Ce n'est malheureusement pas le dernier coup de boutoir: Le retrait de Google Earth VR, conservé pour des produits plus haut de gamme était sans doute le plus sérieux. Toutefois, s'il est encore possible de visualiser la démo de Google expéditions sur cardboard, c'est aussi vrai sur daydream, mais l'expérience est très buggée, non seulement pendant la visite, mais l'impossibilité de télécharger les expériences.

Les arguments ne manquaient pas pour ce concept:
  • Des expériences IMMERSIVES dans des endroits que beaucoup ne pourront jamais voir
  • Un apprentissage EXPÉRIENTIEL passant mieux que du texte, des images, des films...
  • MULTI-SENSORIEL: Une rétention accrue et prourvée en utilisant la 3d et l'interactivité
  • Engagement des élèves dans leur apprentissage, plus de questions
  • POLYVALENCE du système, avec de nombreuses utilisations
  • SOCIAL: Des vidéos et immersions développant la compassion, l'empathie et la perspective sur des sujets variés
  • Des élèves CRÉATEURS de contenu VR en utilisant l'application gratuite Google Street View Camera/Cardboard Camera
  • Développer l"intêrét pour un métier d'avenir, l'industrie de la RV/AR.

Un échec en prévisible en France

Aux USA où la frontière public/privé a toujours été perméable, avec du matériel scolaire et des classes équipées via le sponsoring, la France et sa longue culture du "mammouth" imperméable à toute réforme était perdue d'avance pour toute adoption d'expéditions: Pour mémoire Google Expéditions, pouvait séduire les plus geek des professeurs en cours de technologie, par initiative individuelle, mais cela reste du domaine du rêve pour une adoption globale. Notamment parce que que l'Education Nationale ne fait pas de partenariats officiels avec Google (c'est un principe), le grand satan globalisé, que l'idée ne peut venir que de l'élysée, et que le délai de mise en oeuvre suppose de faire "dans les règles" technocratiques avec un budget colossal, c'est à dire des années de développement pour un produit buggé au moment du changement de majorité, et le projet de se voir promptement enterré.

La vraie raison, plus sérieusement, et évidemment radicale, est que les smartphones sont interdits en classe en France ! Aucune dérogation par conséquent n'est admissible. Pour le Canada Français par contre...

Le transfert sur Arts & culture

« La majorité » des visites seront migrées vers l'application distincte Arts & Culture de Google, permettant aux utilisateurs de continuer à les visualiser via le Web ou leur mobile. Google a publié cette nouvelle dans un article de blog, repéré par 9to5Google, plus une fois la fuite eventée, publiée via une note Officielle sur son site expedition. La décision était de rendre ces visites plus accessibles pendant la pandémie COVID19. "Nous avons entendu et reconnu que les expériences immersives avec les casques de réalité virtuelle ne sont pas toujours accessibles à tous les apprenants" (Jennifer Holland, directrice gestion des programmes éducatifs de Google). Elle ajoute "Comme Arts & Culture proposera de nombreuses visites d'Expéditions, nous ne prendrons plus en charge l'application Expéditions."

En clair, en ne supportant plus la seule application majeure après Earth VR qui faisait la force du cardboard comme concept, Cardboard entre aintenant définitivement dans l'histoire Geek. RIP.

Liens & ressources

Site officiel
Google Expeditions
Google support - expeditions
The Verge: Fermeture d'arts & culture
Autre article sur le sujet
L'app cardboard
Expeditions on google sites
Edu sur realite-virtuelle.com
Demystificatios - ecolebranchee.com
Sur blog.laval-virtual.com
Sur profweb.ca
primabord.eduscol.education.fr

Images CC


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