URANUS, la déesse bleue.

 
             Connue depuis longtemps comme une monde gazeux, glacé et d’une couleur surprenante, irisée, avec une bleu-vert prononcé tirant vers le rose et le mauve, et surtout inobservable par l’oeil humain car trop éloigné du soleil. A cette distance d’ailleurs, les Uraniens voient ce dernier comme l’étoile la plus brillante du ciel, mais rien de plus qu’une étoile. Son atmosphère est composée, de même que sa structure interne, en grande majorité d’hydrogène, mais aussi d’hélium et de méthane. Singulière, car tournant sur elle même « couchée » sur son axe de révolution, elle possède de même que saturne , des anneaux de glace.
 
Ce vaste monde encore très mal connu au début du XXIème siècle à lui aussi reçu la visite d’une station spatiale, mais en raison de son éloignement considérable, celle-ci, en fait un vaisseau recombiné et placé en position orbitale, à exigé des scientifiques et ingénieurs la conception d’une véritable ville spatiale itinérante et parfaitement autonome. Le voyage vers Uranus était estimé à 6 ans en partant de la Terre avec les meilleurs systèmes propulsifs de l’époque. Cela faisait une isolation totale de plus de 15 ans en restant trois années sur place, un avant-goût des pérégrinations extrasolaires. Mais il fallait relativiser : Jupiter et Saturne, plus proches disposeraient bientôt de toute l’infrastructure leur permettant de devenir des bases avancées pour toute mission en direction des deux géantes bleues des confins. 

Appelé Herschel du nom de son découvreur, le vaisseau d’exploration le plus gigantesque jamais lancé se composait de plusieurs structures recombinables s’étalant sur une longueur de 650 mètres. A bord, plus de 120 membres d’équipage et futurs colons vivaient dans cette aventure au long cours à bord de la grande structure cylindrique tournante qui l’hébergeait.
Herschel arriva sur place en  2132. Elle orbita en position haute durant encore trois ans avant qu’une navette la quitta avec la moitié de l’équipage en direction de Saturne. Entre-temps, une autre navette partit de Saturne et releva en 2136 la seconde équipe restée à bord. Un ballet de navettes s’instaura alors, chaque équipe restant en moyenne quatre années sur Herschel.

 
             De même que pour Jupiter et Saturne, l’exploitation gazière pouvait devenir un leitmotiv suffisant pour y installer des stations d’extraction en orbite basse. Mais son éloignement et le manque de ravitaillements locaux condamna cette entreprise en la comparant avec Jupiter ou Saturne. Il fallut attendre 2420 pour que de premières stations deviennent efficaces et rentables : Entre-temps, les plus gros satellites Uraniens devinrent des garde-manger, et en 3550, l’exploitation gazière Uranienne devenait la troisième en importance. Chaque année, elle exportait en gaz liquéfié quelques 800 millions de tonnes. Il y avait alors 115 Stations pour quelques 285 000 colons. Mais elle était étroitement dépendante de ses satellites :
 

Les Satellites Uraniens :


Les satellites intérieurs :

Ce sont ceux compris dans les anneaux d’Uranus. Ils sont de dimensions modestes mais tous ont grandement servis de base avancée et contribué très largement à la colonisation de l’astre : Dans l’ordre de proximité :

Cordelia et Ophelia : Ces gardiennes de l’anneau Epsilon sont des blocs de roche glacée de 26 et 30 Km. On en fit très vite des bases évidées, avec une petite industrie minière et les moyens, avec un chantier, de produire des structures pour les besoins locaux.

Bianca, Cressida, Desdemona, Julietta, Portia, Rosalinde, Belinda, Berendia :

Ces grands astéroïdes captifs des anneaux et de la zone externe ( frange ) furent colonisés car transformés en mines et bases. Elles ont été littéralement « cannibalisées » par l’action de l’homme avec le temps. Ainsi, Portia, mesurant 110 Km de long à l’origine, n’en faisait plus que 26 à l’arrivée, après trois cent ans d’exploitation minière intensive. Belinda ( 68 Km ) offrait le plus beau chantier spatial local, couplé avec une mine et une industrie très efficace. Bianca (44 Km ) et Cressida ( 66 Km ) furent entièrement évidées pour servir de vaste garde-manger, aménagées comme les cales d’un énorme vaisseau et dotées de plates-formes superposées destinées à recevoir des plantation hydroponiques, de l’élevage et même une ferme piscicole. Sur Julietta ( 84 Km ), on alla encore plus loin avec de l’élevage ovin et caprin intensif, ce qui lui valut pour longtemps le surnom peu flatteur «d’usine à viande» d’ Uranus. Elle pouvait en effet gérer plus de 2000 têtes de bétail dans des structures leur laissant un «pâturage» artificiel, des matelas de terre issues de rejets organiques mélangées à de la silice et d’autres composés, sur lesquels ont était parvenu à faire pousser un gazon assez dru pour alimenter en insectes les volailles. Mais c’est du grain d’importation qui restait essentiel pour cette industrie. L’herbe n’était là que comme complément «naturel», l’espace réservé sur les plates-formes étant utilisé comme espace « d’évolution » des bêtes, dans le jargon fonctionnaliste de l’industrie agro-alimentaire. Desdemona ( 58 Km ) et Rosalinde ( 54 Km ) étaient elles chargées de transformer en matières organiques nourrissantes les milliers de tonnes de déchets retirés des stations en orbite autour d’Uranus, grâce à un procédé de décomposition accéléré. Ces « éboueurs » étaient encore moins courus. Enfin Berendia (40 Km ), était une usine à systèmes de recyclage. Chacun de ses astéroïdes était, dans la mesure du possible, relativement autonome et pourvu d’un système de recyclage de l’air. L’eau souillée était débarrassée de ses toxines et ébouillantée plusieurs fois avant de subir un traitement magnétique et de devenir à nouveau potable. La matière organique triée était solidifiée sous forme de petites billes de matière sèche et stockées pour partit en fûts vers Desdemona et Rosalinde.

Les satellites extérieurs :Caliban, Sycorax, Setebos, Stephano, Prospero :


Astéroïdes de, respectivement, 60, 120, 20, 20 et 35 Km dans leur plus grande longueur. Caliban et Sycorax ont étés habitées par des mines, Sycorax en possédait trois et un chantier, ainsi que plusieurs usines et un centre agro-alimentaire : Une bonne partie de sa masse fut évidée et aménagée. Les trois autres sont devenus des dépôts et centres de communication, en particulier Prospero, presque transformé en station spatiale géante. Ce fut le premier centre de ravitaillement lointain d’Uranus, distant de 16 000 Km de la planète.

Les Grands satellites :

            Ariel :    La plus proche des petites planètes d’Uranus, au diamètre équatorial de 1162 Km, présentait une surface ridée et peu cratérisée. Sa géologie fut agitée, et s’il n’y a aucune chaîne de montagne, son paysage est suffisamment bouleversé pour offrir des dénivellations de prés de 4000 mètres, avec un différentiel de 8000 mètres au total. L’activité minière y constituait l’essentiel de l’activité, le reste étant destiné à l’activité agro-alimentaire. Une population de 350 000 colons y était recensée en 3960.


             Umbriel : A peine plus vaste ( 1169 Km ), ce satellite planétaire était très proche en aspect et en composition, quoique sa surface était plus marquée par les impacts d’astéroïdes. 422 000 colons en 3960.


             Titania : Le plus grand ( 1578 Km de diamètre ) et le plus connu des satellites Uraniens. Très similaires aux deux premiers, on le soupçonnait cependant d’avoir été capturé par l’attraction Uranienne quelques millions d’années auparavant. Il devint naturellement le centre politique et économique du système Uranien. Au faîte de sa puissance, la planète comptait 540 000 colons et trente villes importantes. l’activité était florissante mais dominée par l’industrie.

            Oberon : Second satellite en taille ( 1522 Km ), il se composait comme les autres de glaces et de silicates. Son relief était des plus impressionnant, bien qu’il n’y ait aucune activité géologique apparente, avec une « chaîne » de montagnes dont le plus haut sommet culminait à 12 000 mètres, soit trois mille de plus que l’Everest. Ce dernier était un résidu d’un très ancien cratère d’impact érodé dont la violence aurait pu faire disparaître la planète. L’activité y était proche de celle de Titania, mais Oberon se distinguait comme le centre commercial du système Uranien. Sa production orbitale de cargos, navettes, méthaniers et vaisseaux-colonies devint considérable. Son savoir-faire vite reconnu fit d’elle la grande pourvoyeuse des routes commerciales interplanétaires. En 4225, lors de sa consécration comme monde le plus prospère, peu avant l’émigration en masse vers les mondes habitables, elle comptait 513 600 colons.

            Miranda : Le plus petit des planétoïdes Uraniens, avec seulement 480 Km de diamètre équatorial, ce satellite présentait une face couverte de longues traînées et balafres de glace, explicable par un brusque réchauffement et de coulées de boues à la suite de l’impact d’un astéroïde, mais aussi de sa vie géologique passée. A part une industrie minière assez modeste, Miranda n’est devenue célèbre que grâce à l’expérience unique qui fut menée, la plus titanesque entreprise de ce siècle ( le 34ème ), visant à combattre la quasi-absence de pesanteur par l’installation de propulseurs géants à ions destinés à lui donner une formidable impulsion de rotation, la force centrifuge obtenue permettant de créer cette pesanteur tant utile aux hommes. De même, on introduisit à très grande profondeur des mines thermonucléaires et des dards portés à très haute température ( plus de 6000°c) afin de fondre le noyau  de la planète ainsi que le manteau et de créer, par catalyse géante, un immense noyau ferreux. Le double effet rotation rapide/Noyau lourd permettant d’obtenir sur ce tout petit monde des valeurs proches de la pesanteur terrestre. Ce vaste champ d’expérimentation ignorait cependant nombre de données capitales découvertes bien plus tard et se soldait par un échec partiel. On était cependant parvenu à obtenir 0.26 fois celle de la terre. 

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